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Être en tension c’est être en modification
Lorsqu’on rencontre une situation difficile, un mal-être, et que nous nous en détournons en refusant cette situation ou ce mal-être, tout ceci crée une distorsion dans notre façon d’être, dans notre présence, dans notre vibration. Regarder ailleurs, regarder au delà de cette situation c’est à dire dans le ressenti de cette situation, dans l’élan de cette situation et, entrer dans ce que nous devons faire, dans ce qui est juste pour la situation actuelle, non pour nous, non pour la personne, l’autre ou les autres acteurs de la situation, mais pour la situation présente. Nous devenons alors disciple de la situation.
Rester dans l’état de mal être, ou peut être adopter un mode de combat et essayer de diriger la situation comme nous croyons que c’est juste par la déduction et être persuadé que nous sommes dans le juste, n’est que du bavardage, de l’auto-négociation… Rester dans cet état, n’est que l’entretien d’un mal aise face à la situation présente que nous définissons comme ne pas nous correspondre. C’est l’attachement à la situation. C’est la création d’une distorsion. Si nous persistons dans cette distorsion, alors nos énergies sont pompées ou autrement dit nous nous fatiguons, nos énergies se mettent en fuite. Si nous persistons dans cette distorsion, alors nos intuitions sont faussées, notre regard est flou, nos pensées sont égotiques, notre mental est bloqué dans ce processus, ce cercle vicieux, cette rue sans sortie.
Pendant que certaines personnes s’évertuent à faire comprendre à d’autres, de manière égotique par déduction ou par réaction, le pourquoi de ce qu’il ne faut pas faire, et dans notre quotidien que cela soit face aux autres ou encore à nous même, nous devons agir pour le bien de la situation non pas pour ce que nous croyons être bien pour les autres. C’est valable dans tous les domaines de la vie. Pour cela nous devons apprendre de nous et nous devons apprendre de la vie et les éléments qui la composent. La terre, le ciel, l’humain et toutes ses composantes, les animaux, les plantes et les cristaux et les fluides en font parties. Mais en priorité nous devons apprendre de nous, de notre intimité profonde.
C’est à dire porter ou plutôt poser le regard sur nos bruissements intérieurs, sur nos vaguelettes émotionnelles, sur les tressaillements de nos pensées afin de déterminer si notre regard est bien neutre face à ce que la vie nous présente, là maintenant. Et j’ai bien dit poser le regard. Non pas, nous laisser bercer ou encore nous laisser prendre ou bien prendre pour nous, tous les aléas ou toutes les vicissitudes de notre intérieur non maitrisé. Poser le regard dans notre être profond en regardant si les tumultes de notre esprit et de nos émotions que sont nos peurs, nos craintes, nos angoisses, nos désillusions, nos aspirations, notre amour conditionnel, nos rêves, nos phantasmes, nos désirs, nos certitudes, nos incertitudes… sont présentes ainsi que toutes les composantes de NOUS. ce NOUS que nous projetons !
Nous, dans ce que nous croyons être nous et dans ce que nous croyons que compose ce nous. Rajoutant bien souvent des émotions, des pensées, de multiples adjectifs, adverbes, pour nous sentir multiple, large et bien portant mentalement jusqu’au bourrage, jusqu’au « dégueulis » même de notre esprit; car le plus, fait mieux que la simplicité n’est-ce pas ? Être rempli, être beaucoup, être multiple, être croyances, être gonflé, être plus fort que…, savoir faire des quantités de choses, voilà ce qui nous séduit. Être plus, être mieux que… l’autre ?
La revendication, toujours la revendication. Convaincre, communiquer avec l’autre devient alors un remplissage, une mise en mouvement de multiplicité, car l’esprit est tellement occupé que nous ne trouvons que le moyen de le faire capituler par le trop plein. Un déversement. D’ailleurs nous retrouvons ce même fonctionnement au travers de tous les médias (visuels et auditifs), la presse écrite, le marketing etc. avec un effet répétitif mis en œuvre pour nous submerger. Un silence absent et un bruit continuel. Pour exemple, avez écouter la télé ? Constatez-vous qu’il n’y a aucun silence et aucune pause pour permettre à votre esprit de se poser ?
Le respect n’est plus d’actualité mais bien de faire sortir la personne de son centrage intérieur.
Intérieurement, un être en tension est un être en modification. Cette modification est souvent grisante et nous la prenons comme référence importante et nous croyons être en vie parce qu’il y a modification. « Si ça bouge c’est forcément que je suis en vie. Et je me sens en vie ». Après la tension vient le relâchement et nous prenons cette tension comme référence pour croire que pour effectuer une bonne chose, une bonne action, un bon travail, il est nécessaire de créer cette tension.
La revendication de la souffrance pour pouvoir expérimenter le relâchement ?
Dans beaucoup de domaine on nous encourage à être en tension. Prenons une phrase toute faite : « Après une bonne journée de travail, un repos bien mérité ! » Autrement dit, après avoir bien souffert, avoir été en tension, je peux, et si l’on me l’accorde, arrêter de souffrir, arrêter d’être en tension.
N’est-ce pas un schéma répétitif ? Est-ce cela la liberté ?
Poser le regard de ce que nous faisons au quotidien et qui nous pollue à chaque seconde avec nos croyances qui ne sont pas fondées sur nos expériences, mais bien sur le fait que nous suivons ce que l’on nous dit ou ce que l’on nous a dit.
Dans la revendication, il est souvent difficile de s’effacer en faveur de la situation. Nous Nous dirions: « Et moi ? » La course à la reconnaissance, la course à rester en vie. Nous nous sentons oublier, seul face au monde. Sentiment très désagréable pour un esprit non maîtrisé.
Poser le regard sur la situation. La présence de la situation et de ce qu’elle demande comme participation. Non pas la participation que nous créons par notre analyse ou que nous définissons par déduction mais simplement, l’élan intérieur qui nous guide et nous demande, nous sollicite avant même que nous émotionnions un jugement, avant même que nous construisions une analyse, avant même que notre esprit prenne le relai, avec images, sons, odeurs, senteurs etc.
La situation nous appelle !
Mais nous voulons mettre des barrières, des péages, des contrôles, des protections, des murs (à la mode en ce moment) etc. Nous voulons même arrêter la situation. C’est comme si nous voulions arrêter le temps. (Parce que nous nous submergeons nous même quotidiennement.)
Alors qu’elle nous appelle cette situation, pour que simplement elle se réalise. La situation ne peut nous faire participer plus que ce que nous pouvons apporter, en restant dans le bien être, dans l’équilibre, dans la sérénité. Si nous sommes en hypo-réaction ou en hyper-réaction alors il ne s’agit pas d’une situation mais bien d’une distorsion. C’est en vivant consciemment les distorsions que nous pouvons nous réaliser et reconnaître qu’aux travers d’elles nous avons des situations à vivre. Pour les vivre, nous devons changer notre vision des choses et des évènements encore faut-il faire taire notre brouhaha intérieur, notre trop plein pour s’apercevoir de ce trésor.
Tant que nous nous régalons de distorsions nous ne pourrons pas voir ce que sont les situations. Un être en tension est un être en modification. Ces tensions sont des distorsions et, la modification est l’occupation de notre esprit et la création de nos émotions, qui nous empêchent de nous libérer, d’être serein, d’être posé et calme jusque dans notre intérieur et, de voir les situations qui nous sont présentées, que la vie nous présente. C’est lorsque nous voyons les situations que nos réels choix peuvent se faire et, notre évolution peut également reprendre le chemin de la fluidité.
Mais au fond, dans un moment de sérénité et de paix intérieure, nous pouvons nous poser la question « choisissons-nous réellement ? »
Et que dit notre ressenti notre être intérieur profond ?
En pensées avec vous
Hervé
Les intuitions.com
Les énergies.fr