Sutras – Samaññaphala Sutta

Samaññaphala Sutta
Les fruits de la vie contemplative
(D’après la traduction du Pâli à l’Anglais par Thanissaro Bhikkhu.)

J’ai entendu qu’à une occasion le Béni du Ciel demeurait à Rajagaha, dans le Parc des Manguiers de Jivaka Komarabhacca, avec une grande communauté des moines — 1250 moines en tout. Or à cette époque — comme c’était le jour d’observance, la nuit de pleine lune de la saison des lys d’eau, le quatrième mois des pluies — le roi Ajatasattu du Magadha, le fils de la reine Videha, était assis sur la terrasse du toit de son palais entouré par ses ministres.

Alors il se sentit inspiré de s’exclamer : « Qu’elle est merveilleuse cette nuit de plein lune! Qu’elle est belle… Qu’elle est plaisante… Qu’elle est inspirante… Qu’elle est auspicieuse cette nuit de pleine lune! Quel prêtre ou contemplatif devrions-nous visiter ce soir qui pourrait alléger et apporter paix à notre esprit ? »

Lorsque ceci fut dit, l’un des ministres dit au roi : « Votre majesté, il y a Purana Kassapa, le chef d’une communauté, le chef d’un groupe, le maître d’un groupe, honoré et célèbre, estimé comme étant saint par la masse des gens. Il est âgé, depuis longtemps il a quitté le foyer, il est avancé en années, dans la dernière phase de sa vie. Votre majesté devrait lui rendre visite. Peut-être que si vous lui rendiez visite, il allégerait et apporterait la paix à votre esprit. »

Lorsque ceci fut dit, le roi resta silencieux.
Alors un autre ministre dit au roi : « Votre majesté, il y a Makkhali Gosala… »… « Votre majesté, il y a Ajita Kesakambalin… »… « Votre majesté, il y a Pakudha Kaccayana… »… « Votre majesté, il y a Sañjaya Belatthaputta… »… « Votre majesté, il y a Nigantha Nataputta, le chef d’une communauté, le chef d’un groupe, le maître d’un groupe, honoré et célèbre, estimé comme étant saint par la masse des gens. Il est âgé, depuis longtemps il a quitté le foyer, il est avancé en années, dans la dernière phase de sa vie. Votre majesté devrait lui rendre visite. Peut-être que si vous lui rendiez visite, il allégerait et apporterait la paix à votre esprit. »

Lorsque ceci fut dit, le roi resta silencieux.


Tout ce temps Jivaka Komarabhacca était assis en silence pas loin du roi.
Le roi lui dit donc, « Ami Jivaka, pourquoi es-tu silencieux ? » « Votre majesté, il y a le Béni du Ciel, digne et à juste titre auto-éveillé, qui demeure dans mon parc des manguiers avec une grande communauté des moines — 1,250 moines en tout. En ce qui concerne ce Béni du Ciel, cet admirable témoignage s’est répandu : ‘Certes, le Béni du Ciel est digne et à juste titre auto-éveillé, accompli en claire connaissance et conduite, bien allé, expert par rapport au cosmos, entraîneur inégalé des personnes apprivoisables, enseignant des êtres humains et divins, éveillé, béni.’ Votre majesté devrait lui rendre visite. Peut-être que si vous lui rendiez visite, il
allégerait et apporterait la paix à votre esprit. » – « Alors en ce cas, ami Jivaka, fais préparer les éléphants pour la promenade. »

Après avoir répondu, « Comme vous le voudrez, votre majesté, » après avoir fait préparer cinq cents éléphants de même que le porte-défenses personnel du roi, Jivaka annonça au roi : « Votre majesté, vos éléphants de promenade sont préparés. Faites ce que vous croyez qu’il est maintenant temps de faire. »

Alors le roi, ayant fait monter cinq cents de ses femmes sur les cinq cents éléphants — une sur chaque — et étant monté sur son propre porte-défenses, sortit de la capitale en pleine pompe royale, avec des serviteurs portant des torches, et se dirigea vers le parc des manguiers de Jivaka Komarabhacca. Mais quand le roi ne fut plus loin du parc des manguiers, il fut saisi par la peur, des tremblements, ses cheveux hérissés.

Craintif, agité, il dit à Jivaka Komarabhacca : « Ami Jivaka, Tu n’es pas en train de me tromper, n’est-ce pas ? Tu n’est pas en train de me trahir, n’est-ce pas ? Tu n’est pas en train de me donner à mes ennemis, n’est-ce pas ? Comment peut-il y avoir une aussi grande communauté des moines — 1250 en tout — sans qu’on entende éternuer, sans qu’on entende tousser, sans qu’on entende une seule voix ? »

« N’ayez pas peur, grand roi. N’ayez pas peur. Je ne suis pas en train de vous tromper, vous trahir ou vous donner à vos ennemis. Avancez, grand roi, avancez! Ce sont là des lampes qui brûlent dans la salle du pavillon. »

Alors le roi, s’avançant aussi loin sur son porte-défenses que le sol le permettait, descendit de sa monture et s’approcha de la porte du pavillon à pied. En arrivant, il demanda à Jivaka : « Où donc, ami Jivaka, est le Béni du Ciel ? »

« Voilà le Béni du Ciel, grand roi, assis contre le pilier du milieu, face à l’est, entouré par la communauté des moines. »

Alors le roi s’approcha du Béni du Ciel et, en l’atteignant, se tint d’un côté. Comme il se tenait là — observant la communauté des moines assis dans un silence absolu, calme comme un lac — il se sentit inspiré de s’exclamer : « Puisse mon fils, le prince Udayibhadda, jouir de la même paix dont cette communauté de moines jouit maintenant! »

Le Béni du Ciel dit : « Etes-vous venu, grand roi, en compagnie de vos affections ? »

« Seigneur, mon fils, le prince Udayibhadda, m’est très cher. Puisse-t-il jouir de la même paix dont cette communauté de moines jouit maintenant! »

Alors, s’inclinant devant le Béni du Ciel, et saluant la communauté des moines avec les mains paume contre paume sur son cœur, il s’assit d’un côté. Comme il était assis là, il dit au Béni du Ciel : « J’aimerais interroger le Béni du Ciel sur un certain sujet, s’il veut bien me donner la possibilité d’expliquer ma question. »

« Demandez, grand roi, tout ce que vous voudrez. »

La question du roi
« Seigneur, il y a ces artisans ordinaires : dompteurs d’éléphants, dompteurs de chevaux, charretiers, archers, porte-drapeaux, maréchaux de camp, officiers d’intendance, grands officiers royaux, commandos, héros militaires, guerriers en armure, guerriers cuirassés, esclaves domestiques, pâtissiers, barbiers, serviteurs des bains, cuisiniers, guirlandiers, buandiers, tisserands, vanniers, potiers, calculateurs, comptables, et tous autres artisans du même genre. Ils gagnent leur vie grâce aux fruits de leurs métiers, visibles dans l’ici et maintenant. Ils apportent bonheur et plaisir à eux mêmes, à leurs parents, épouses, et enfants, à leurs amis et collègues. Ils mettent en place une excellente présentation d’offrandes aux prêtres et contemplatifs, qui mène au ciel, qui résulte en bonheur, qui entraîne une renaissance céleste. Est-il possible, seigneur, de faire voir un pareil fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant ? »

« Vous rappelez-vous, grand roi, avoir jamais posé cette question à d’autres prêtres et contemplatifs ? »

« Oui, effectivement. »

« Si si ça ne vous ennuie pas, comment ont-ils répondu ? »

« Non, ça ne m’ennuie pas où que soit assis le Béni du Ciel — ou quelqu’un comme le Béni du Ciel. »

« Alors parlez, grand roi. »

Non-action
« Une fois, seigneur, je m’approchai de Purana Kassapa et, en arrivant,
j’échangeai de courtoises salutations avec lui. Après un échange d’amicales salutations et courtoisies, je m’assis d’un côté. Comme j’étais assis là je lui demandai : ‘Vénérable Kassapa, il y a ces artisans ordinaires… Ils gagnent leur vie grâce aux fruits de leurs métiers, visibles dans l’ici et maintenant… Est-il possible, vénérable monsieur, de faire voir un pareil fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant ?’

« Lorsque ceci fut dit, Purana Kassapa me dit, ‘Grand roi, en agissant ou faisant agir d’autres personnes, en mutilant ou en obligeant d’autres personnes à mutiler, en torturant ou en obligeant d’autres personnes à torturer, en infligeant du chagrin ou en obligeant d’autres personnes à infliger du chagrin, en tourmentant ou obligeant d’autres personnes à tourmenter, en intimidant ou obligeant d’autres personnes à intimider, en prenant la vie, en prenant ce qui n’est pas donné, en cambriolant des maisons, en pillant la richesse, en commettant des vols, en brigandant sur les chemins, en commettant l’adultère, en disant des faussetés — on ne fait pas de mal. Si avec un disque au bord tranchant on devait transformer tous les êtres vivants sur cette terre en un seul tas de viande, en une seule pile de chair, cela n’entraînerait aucun mal, aucun effet de mal. Même si on devait aller tout au long de la rive droite du Gange, en tuant et en obligeant d’autres à tuer, en mutilant et en obligeant d’autres personnes à mutiler, en torturant et en obligeant d’autres personnes à torturer, cela n’entraînerait aucun mal, aucun effet de mal. Même si on devait aller tout au long de la rive gauche du Gange, en donnant et en obligeant d’autres à donner, en offrant des sacrifices et en obligeant d’autres à offrir des sacrifices, cela n’entraînerait aucun mérite, aucun effet de mérite. La générosité, le contrôle de soi, la mesure, et la parole vraie n’entraînent aucun mérite, aucun effet de mérite.’

« Ainsi, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Purana Kassapa a répondu par la non-action. C’est comme si une personne, interrogée à propos d’une mangue, devait répondre par un fruit de l’arbre à pain ; ou, interrogée à propos d’un fruit de l’arbre à pain, devait répondre par une mangue : de la même façon, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Purana Kassapa a répondu par la non-action.

L’idée alors m’est venue : ‘Comment quelqu’un comme moi pourrait-il imaginer de de me montrer désobligeant envers un prêtre ou un contemplatif vivant en son royaume ?’ Et pourtant je n’appréciai pas plus les paroles de Purana Kassapa que je ne protestai contre elles. N’appréciant ni ne protestant, j’étais insatisfait. Sans exprimer d’insatisfaction, sans accepter son enseignement, sans l’adopter, je me levai de mon siège et partis.

Purification par l’errance
« Une autre fois je m’approchai de Makkhali Gosala et, en arrivant, j’échangeai de courtoises salutations avec lui. Après un échange d’amicales salutations et courtoisies, je m’assis d’un côté. Comme j’étais assis là je lui demandai : ‘Vénérable Gosala, il y a ces artisans ordinaires… Ils gagnent leur vie grâce aux fruits de leurs métiers, visibles dans l’ici et maintenant…
Est-il possible, vénérable monsieur, de faire voir un pareil fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant ?’

« Lorsque ceci fut dit, Makkhali Gosala me dit, ‘Grand roi, il n’y a aucune cause, aucune condition nécessaire, pour souiller les êtres. Les êtres sont souillés sans cause, sans condition nécessaire. Il n’y a ni cause, ni condition nécessaire, pour la purification des êtres. Les êtres sont purifiés sans cause, sans condition nécessaire. Rien n’est auto-causé, rien n’a de cause extérieure, rien n’est causé par l’homme. Il n’y a ni force, ni effort, ni énergie humaine, ni entreprise humaine. Tous les êtres vivants, toute la vie, tous les êtres, toutes les âmes sont impuissants, privés de force, dépourvus d’effort. Sujets aux changements du destin, au don de faire des trouvailles, et à la nature, ils sont sensibles au plaisir et à la douleur dans les six grandes classes de naissance.

« ‘Il y a 1,406,600 modes principaux d’origine. Il y a 500 sortes de kamma, cinq sortes, et trois sortes ; plein kamma et demi kamma. Il y a 62 pistes, 62 sous-éons, six grandes classes de naissance, huit classes d’hommes, 4,900 modes de gagne-pain, 4,900 sortes d’errants, 4,900 demeures de Nagas, 2,000 facultés, 3,000 enfers, 36 domaines de poussière, sept sphères d’êtres perceptifs, sept sphères d’êtres non-perceptifs, sept sortes de plantes jointées, sept sortes de devas, sept sortes d’êtres humains, sept sortes de démons, sept grands lacs, sept nœuds majeurs, sept nœuds mineurs, 700 précipices majeurs, 700 précipices mineurs, 700 rêves majeurs, 700 rêves mineurs, 84,000 grands éons. Après avoir transmigré et erré à travers tous ceux-là, les sages et les fous tout pareil mettront fin à la souffrance.

« ‘Quoiqu’on pourrait imaginer, « Par cette moralité, cette pratique, cette austérité, ou cette vie sainte je porterai à maturité le kamma qui n’est pas mûr et éliminerai le kamma mûr chaque fois que je serai touché par lui » — c’est impossible. Le plaisir et la douleur sont mesurés, l’errance est déterminée en ses limites. Il n’y a ni raccourcissement ni allongement, ni accélération ni décélération. Tout comme une pelote de fil, quand on la jette, arrive à sa fin simplement par son dévidement, de la même manière, après avoir transmigré et erré, les sages et les fous tout pareil mettront fin à la souffrance.’

« Ainsi, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Makkhali Gosala a répondu par la purification au moyen de l’errance.
C’est comme si une personne, interrogée à propos d’une mangue, devait répondre par un fruit de l’arbre à pain ; ou, interrogée à propos d’un fruit de l’arbre à pain, devait répondre par une mangue. De la même façon, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Makkhali Gosala a répondu par la purification par l’errance. L’idée m’est venue :
‘Comment quelqu’un comme moi pourrait-il imaginer de de me montrer désobligeant envers un prêtre ou un contemplatif vivant en son royaume ?’
Et pourtant je n’appréciai pas plus les paroles de Makkhali Gosala que je ne protestai contre elles. N’appréciant ni ne protestant, j’étais insatisfait.
Sans exprimer d’insatisfaction, sans accepter son enseignement, sans l’adopter, je me levai de mon siège et partis.

Annihilation
« Une autre fois je m’approchai d’Ajita Kesakambalin et, en arrivant, j’échangeai de courtoises salutations avec lui. Après un échange d’amicales salutations et courtoisies, je m’assis d’un côté. Comme j’étais assis là je lui demandai : ‘Vénérable Ajita, il y a ces artisans ordinaires… Ils gagnent leur vie grâce aux fruits de leurs métiers, visibles dans l’ici et maintenant… Est-il possible, vénérable monsieur, de faire voir un pareil fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant ?’

« Lorsque ceci fut dit, Ajita Kesakambalin me dit, ‘Grand roi, rien n’est donné, rien n’est offert, rien n’est sacrifié. Il n’y a ni fruit ni résultat des bonnes ou des mauvaises actions. Il n’y a ni ce monde, ni le monde à venir, ni mère, ni père, ni êtres renés spontanément ; ni prêtres ni contemplatifs qui, se portant bien à juste titre et pratiquant à juste titre, proclament ce monde et le prochain après l’avoir directement connu et réalisé par eux-mêmes. Une personne est un composé de quatre éléments primaires. A la mort, la terre (dans le corps) retourne à et se fond dans la substance-terre (extérieure). Le feu retourne à et se fond dans la substance-feu extérieure. Le liquide retourne à et se fond dans la substance-liquide extérieure. Le vent retourne à et se fond dans la substance-vent extérieure. Les facultés des sens s’éparpillent dans l’espace. Quatre hommes, avec la bière pour cinquième, portent le cadavre. Ses éloges ne résonnent pas plus loin que le charnier. Les os deviennent couleur pigeon. Les offrandes finissent en cendres. La générosité est enseignée par des idiots. Les paroles de ceux qui parlent de l’existence après la mort sont fausses, bavardage vide de sens. A la dissolution du corps, les sages et les fous tout pareil sont annihilés, détruits. Ils n’existent pas après la mort. ‘ »Ainsi, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Ajita Kesakambalin a répondu par l’annihilation. C’est comme si une personne, interrogée à propos d’une mangue, devait répondre par un fruit de l’arbre à pain ; ou, interrogée à propos d’un fruit de l’arbre à pain, devait répondre par une mangue. De la même façon, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Ajita Kesakambalin a répondu par l’annihilation.

L’idée m’est venue : ‘Comment quelqu’un comme moi pourrait-il imaginer de me montrer désobligeant envers un prêtre ou un contemplatif vivant en son royaume ?’ Et pourtant je n’appréciai pas plus les paroles d’Ajita Kesakambalin que je ne protestai contre elles. N’appréciant ni ne protestant, j’étais insatisfait. Sans exprimer d’insatisfaction, sans accepter son enseignement, sans l’adopter, je me levai de mon siège et partis.

Non-apparentement
« Une autre fois je m’approchai de Pakudha Kaccayana et, en arrivant, j’échangeai de courtoises salutations avec lui. Après un échange d’amicales salutations et courtoisies, je m’assis d’un côté. Comme j’étais assis là jelui demandai : ‘Vénérable Kaccayana, il y a ces artisans ordinaires… Ils gagnent leur vie grâce aux fruits de leurs métiers, visibles dans l’ici etmaintenant… Est-il possible, vénérable monsieur, de faire voir un pareil fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant ?’

« Lorsque ceci fut dit, Pakudha Kaccayana me dit, ‘Grand roi, il y a ces sept substances — non-faites, irréductibles, incréées, sans créateur, désolées, stables comme un pic montagneux, se tenant fermes comme un pilier — qui ne s’altèrent pas, ne changent pas, n’interfèrent pas l’une avec l’autre, sont incapables de se causer l’une à l’autre plaisir, douleur, ou et plaisir et douleur.

Quelles sept ?

La substance-terre, la substance-liquide, la substance feu, la substance-vent, le plaisir, la douleur, et l’âme en tant que septième.

Ce sont là les sept substances — non-faites, irréductibles, incréées, sans créateur, désolées, stables comme un pic montagneux, se tenant fermes comme un pilier — qui ne s’altèrent pas, ne changent pas, n’interfèrent pas l’une avec l’autre, et sont incapable de se causer l’une à l’autre plaisir, douleur, ou et plaisir et douleur.

« ‘Et parmi elles il n’y a aucun tueur ni personne qui fasse tuer, aucun auditeur ni personne qui fasse entendre, ni connaisseur ni personne qui cause la cognition. Lorsque l’on tranche la tête d’une autre personne, il n’y a personne qui prenne la vie de quiconque. C’est simplement entre les sept substances que passe l’épée.

‘ »Ainsi, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Pakudha Kaccayana a répondu par le non-apparentement.

C’est comme si une personne, interrogée à propos d’une mangue, devait répondre par un fruit de l’arbre à pain ; ou, interrogée à propos d’un fruit de l’arbre à pain, devait répondre par une mangue. De la même façon, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Pakudha Kaccayana a répondu par le non-apparentement.

L’idée m’est venue :’Comment quelqu’un comme moi pourrait-il imaginer de de me montrer désobligeant envers un prêtre ou un contemplatif vivant en son royaume ?’

Et pourtant je n’appréciai pas plus les paroles de Pakudha Kaccayana que je ne protestai contre elles. N’appréciant ni ne protestant, j’étais insatisfait. Sans exprimer d’insatisfaction, sans accepter son enseignement, sans l’adopter, je me levai de mon siège et partis.

Quadruple modération
« Une autre fois je m’approchai du Nigantha Nataputta et, en arrivant, j’échangeai de courtoises salutations avec lui. Après un échange d’amicales salutations et courtoisies, je m’assis d’un côté. Comme j’étais assis là je lui demandai : ‘Vénérable Aggivessana, il y a ces artisans ordinaires… Ils gagnent leur vie grâce aux fruits de leurs métiers, visibles dans l’ici et maintenant… Est-il possible, vénérable monsieur, de faire voir un pareil fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant ?

‘ »Lorsque ceci fut dit, le Nigantha Nataputta me dit, ‘Grand roi, il y a le cas où le Nigantha — le sans nœuds — est modéré par la quadruple modération. Et comment le Nigantha est-il modéré par la quadruple modération ? Il y a le cas où le Nigantha est gêné par toutes les eaux, conjoint avec toutes les eaux, nettoyé par toutes les eaux, compénétré par toutes les eaux. C’est ainsi que le Nigantha est modéré par la quadruple modération. Lorsque le Nigantha — un sans nœuds — est modéré par cette quadruple modération, il est dit être un Sans Noeuds (Nigantha), un fils de Nata (Nataputta), et son moi est parfait, son moi est contrôlé, son moi est établi.

‘ »Ainsi, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Nigantha Nataputta a répondu par la quadruple modération. C’est comme si une personne, interrogée à propos d’une mangue, devait répondre par un fruit de l’arbre à pain ; ou, interrogée à propos d’un fruit de l’arbre à pain, devait répondre par une mangue : de la même façon, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Nigantha Nataputta a répondu par la quadruple modération.

L’idée m’est venue :’Comment quelqu’un comme moi pourrait-il imaginer de me montrer désobligeant envers un prêtre ou un contemplatif vivant en son royaume ?’Et pourtant je n’appréciai pas plus les paroles de Nigantha Nataputta que je ne protestai contre elles. N’appréciant ni ne protestant, j’étais insatisfait. Sans exprimer d’insatisfaction, sans accepter son enseignement, sans l’adopter, je me levai de mon siège et partis.

Evasion
« Une autre fois je m’approchai de Sañjaya Belatthaputta et, en arrivant, j’échangeai de courtoises salutations avec lui. Après un échange d’amicales salutations et courtoisies, je m’assis d’un côté. Comme j’étais assis là je lui demandai : ‘Vénérable Sañjaya, il y a ces artisans ordinaires… Ils gagnent leur vie grâce aux fruits de leurs métiers, visibles dans l’ici et maintenant… Est-il possible, vénérable monsieur, de faire voir un pareil fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant ?

‘ »Lorsque ceci fut dit, Sañjaya Belatthaputta me dit, ‘Si vous me demandez s’il existe un autre monde après la mort, si je pensais qu’il existe un autre monde, est-ce que je vous déclarerais cela ? Je ne le pense pas. Je ne pense pas de cette façon. Je ne pense pas autrement. Je ne pense pas que ce n’est pas. Je ne pense pas que ce n’est pas non. Si vous deviez me demander s’il n’existe pas un autre monde… autant c’est que ce n’est pas…ni c’est ni ce n’est pas… s’il y a des êtres qui transmigrent… s’il n’y en apas… autant il y en a et autant il n’y en a pas… ni il y en a ni il n’y en apas… si le Tathâgata existe après la mort… il n’existe pas… les deux… ni il existe ni n’existe après la mort, est-ce que je vous déclarerais cela ? Je nele pense pas. Je ne pense pas de cette façon. Je ne pense pas autrement.Je ne pense pas que ce n’est pas. Je ne pense pas que ce n’est pas non.

‘ »Ainsi, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Sañjaya Belatthaputta a répondu par l’évasion. C’est comme si une personne, interrogée à propos d’une mangue, devait répondre par un fruit de l’arbre à pain ; ou, interrogée à propos d’un fruit de l’arbre à pain, devaitrépondre par une mangue : de la même façon, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, Sañjaya Belatthaputta a répondu par l’évasion.

L’idée m’est venue : ‘Celui-ci — parmi ces prêtres et contemplatifs — est le plus fou et le plus confus de tous. Comment peut-il, interrogé sur un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, répondre par l’évasion ? ‘ Et pourtant, l’idée m’est venue : ‘Comment quelqu’un comme moi pourrait-il imaginer de me montrer désobligeant envers un prêtre ou un contemplatif vivant en son royaume ?’

Et pourtant je n’appréciai pas plus les paroles de Sañjaya Belatthaputta que je ne protestai contre elles. N’appréciant ni ne protestant, j’étais insatisfait. Sans exprimer d’insatisfaction, sans accepter son enseignement, sans l’adopter, je me levai de mon siège et partis.

Premier fruit visible de la vie contemplative
« C’est pourquoi, seigneur, je demande au Béni du Ciel aussi bien : Il y a ces artisans ordinaires : dompteurs d’éléphants, dompteurs de chevaux, charretiers, archers, porte-drapeaux, maréchaux de camp, officiers d’intendance, grands officiers royaux, commandos, héros militaires, guerriers en armure, guerriers cuirassés, esclaves domestiques, pâtissiers, barbiers, serviteurs des bains, cuisiniers, guirlandiers, buandiers, tisserands, vanniers, potiers, calculateurs, comptables, et tous autres artisans du même genre. Ils gagnent leur vie grâce aux fruits de leurs métiers, visibles dans l’ici et maintenant. Ils apportent bonheur et plaisir à eux-mêmes, à leurs parents, épouses, et enfants, à leurs amis et collègues. Ils mettent en place une excellente présentation d’offrandes aux prêtres et contemplatifs, qui mène au ciel, qui résulte en bonheur, qui entraîne une renaissance céleste. Est-il possible, seigneur, de faire voir un pareil fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant ?

«  »Oui, c’est possible, grand roi. Mais tout d’abord, par rapport à ça, je vais vous poser une contre-question. Répondez si vous le désirez. Supposons qu’il y avait un homme à vous : votre esclave, votre ouvrier, se levant le matin avant vous, allant au lit le soir seulement après vous, faisant tout ce que vous lui ordonnez, toujours faisant en sorte de vous plaire, vous parlant poliment, observant toujours l’aspect de votre face. L’idée lui viendrait: ‘N’est ce pas étonnant ? N’est ce pas stupéfiant ? — la destination, les résultats, d’actes méritoires. Car ce roi Ajatasattu est un être humain, et moi aussi, je suis un être humain, et pourtant le roi Ajatasattu s’amuse fourni et rassasié des cinq cordes de la sensualité — comme un Deva, si ça se trouve — alors que je suis son esclave, son ouvrier… observant toujours l’aspect de son visage. moi aussi, je devrais faire des actes méritoires. Et si je rasais mes cheveux et ma barbe, endossais les robes ocre, et quittais la vie domestique pour le sans domicile ?

« Donc après quelque temps il rase ses cheveux et sa barbe, endosse les robes ocre, et quitte la vie domestique pour le sans domicile. Après être ainsi parti il vit modéré en corps, en paroles, et en esprit, se contentant de la nourriture et de l’abri les plus simples, se plaisant dans la solitude. Alors supposons que l’un de vos hommes devait vous informer que : ‘Il faut que vous sachiez, votre majesté, que cet homme à vous — votre esclave, votre ouvrier… qui observait toujours l’aspect de votre visage… a quitté la vie domestique pour le sans domicile… se contentant des plus simples nourritures et abris, se plaisant en solitude.’ Diriez-vous, l’ayant appris : ‘Ramenez-moi cet homme. Faites le redevenir mon esclave, mon ouvrier…toujours à l’affût de l’aspect de mon visage !’ ?

«  »Pas du tout, seigneur. Au contraire, je suis de ceux qui s’inclineraient devant lui, se lèveraient par respect pour lui, l’inviteraient à prendre un siège, l’inviteraient à accepter des cadeaux de robes, de nourriture d’aumônes, de logements, et de fournitures médicales pour les malades. Et je le pourvoirais de juste sécurité, de défense, et de protection.

«  »Donc qu’en pensez-vous, grand roi. Cela étant le cas, y a-t-il un fruit visible de la vie contemplative, ou n’y en a-t-il pas ?

«  »Oui, seigneur. Cela étant le cas, il y a certainement un fruit visible de la vie contemplative. »

« Ceci, grand roi, est le premier fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant, que je vous désigne. »

Second fruit visible de la vie contemplative
« Mais est-il possible, seigneur, de faire voir encore un autre fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant ? »

« Oui, c’est possible, grand roi. Mais tout d’abord, par rapport à ça, je vais vous poser une contre-question. Répondez si vous le désirez. Supposons qu’il y avait un homme à vous : un fermier, un chef de maison, un contribuable qui remplisse le trésor royal. L’idée lui viendrait : ‘N’est ce pas étonnant ? N’est ce pas stupéfiant ? — la destination, les résultats, d’actes méritoires! Car ce roi Ajatasattu est un être humain, et moi aussi, je suis un être humain, et pourtant le roi Ajatasattu s’amuse fourni et rassasié des cinq cordes de la sensualité — comme un deva, si ça se trouve — alors que je suis un fermier, un chef de maison, un contribuable qui remplit le trésor royal. moi aussi, je devrais faire des actes méritoires. Et si je rasais mes cheveux et ma barbe, endossais les robes ocre, et quittais la vie domestique pour le sans domicile ?

‘ »Donc après quelque temps il abandonne la masse de ses richesses, grandes ou petites ; quitte le cercle de ses parents, proches ou éloignés ; rase ses cheveux et sa barbe, endosse les robes ocre, et quitte la vie domestique pour le sans domicile. Après être ainsi parti il vit modéré en corps, en paroles, et en esprit, se contentant de la nourriture et de l’abri les plus simples, se plaisant dans la solitude.

Alors supposons que l’un de votre hommes devait vous informer que : ‘Il faut que vous sachiez, votre majesté, que cet homme à vous — le fermier, le chef de maison, le contribuable qui remplissait le trésor royal… a quitté la vie domestique pour le sans domicile… se contentant de la nourriture et de l’abri les plus simples, se plaisant dans la solitude.’ Diriez-vous, l’ayant appris : ‘Ramenez-moi cet homme. Faites le redevenir un fermier, un chef de maison, un contribuable qui remplisse le trésor royal!’ ?

«  »Pas du tout, seigneur. Au contraire, je suis de ceux qui s’inclineraient devant lui, se lèveraient par respect pour lui, l’inviteraient à prendre un siège, l’inviteraient à accepter des dons de robes, d’aumônes, de logement, et de fournitures médicales pour les malades. Et je le pourvoirais de juste sécurité, de défense, et de protection.

«  »Donc qu’en pensez-vous, grand roi. Cela étant le cas, y a-t-il un fruit visible de la vie contemplative, ou n’y en a-t-il pas ?

«  »Oui, seigneur. Cela étant le cas, il y a certainement un fruit visible de la vie contemplative.

«  »Ceci, grand roi, est le second fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant, que je vous désigne. »

Fruits supérieurs de la vie contemplative
« Mais est-il possible, seigneur, de faire voir encore un autre fruit de la vie contemplative, visible dans l’ici et maintenant ? »

« Oui, c’est possible, grand roi. Écoutez et soyez bien attentif. Je vais parler. « Il y a le cas, grand roi, où un Tathâgata apparaît dans le monde, digne et à juste titre auto-éveillé. Il enseigne le Dhamma admirable en son commencement, admirable en son milieu, admirable en sa fin. Il proclame la vie sainte autant en ses détails qu’en son essence, entièrement parfaite, inégalablement pure. »

Un chef de maison ou le fils d’un chef de maison, en entendant le Dhamma, y gagne la conviction dans le Tathâgata et se dit : ‘La vie domestique est étriquée, c’est une piste poussiéreuse. La vie de renoncement est comme l’air libre. Ce n’est pas facile quant on vit chez soi de pratiquer la vie sainte totalement parfaite, totalement pure, comme un coquillage poli. Et si je rasais mes cheveux et ma barbe, endossais les robes ocre, et quittais la vie domestique pour le sans domicile ?’

« Donc après quelque temps il abandonne la masse de ses richesses, grandes ou petites ; quitte le cercle de ses parents, proches ou lointains ; rase ses cheveux et sa barbe, endosse les robes ocre, et quitte la vie domestique pour le sans domicile. « Lorsque il a ainsi renoncé, il vit modéré par les règles du code monastique, voyant du danger aux moindres fautes. Accompli dans sa vertu, il garde les portes de ses sens, est rempli d’attention et de vigilance, et est content.

La moindre section sur la vertu
« Et comment un moine est-il accompli en vertu ? Abandonnant le fait de prendre la vie, il s’abstient du fait de prendre la vie. Il demeure avec son bâton posé, son couteau posé, scrupuleux, plein de pitié, compatissant au bien-être de tous les êtres vivants. Cela fait partie de sa vertu.

« Abandonnant le fait de prendre ce qui n’est pas donné, il s’abstient de prendre ce qui n’est pas donné. Il prend seulement ce qui est donné, accepte seulement ce qui est donné, vit non par ruse mais au moyen d’un soi qui est devenu pur. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. « Abandonnant le non-célibat, il vit la vie de célibat, distant, s’abstenant de l’acte sexuel qui est la manière du villageois. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. « Abandonnant les paroles fausses, il s’abstient des paroles fausses. Il dit la vérité, s’en tient à la vérité, est ferme, fiable, n’est pas un trompeur du monde. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. « Abandonnant les paroles qui sèment la discorde il s’abstient des paroles qui sèment la discorde. Ce qu’il a entendu ici il ne le raconte pas là pour séparer ces gens-là de ces gens-ci. Ce qu’il a entendu là il ne le raconte pas ici pour séparer ces personnes-ci de ces personnes-là. Ainsi réconciliant ceux qui se sont séparés ou cimentant ceux qui sont unis, il aime la concorde, se plaît à en la concorde, profite de la concorde, dit des choses qui créent la concorde. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. »

Abandonnant les paroles injurieuses, il s’abstient des paroles injurieuses. Il dit des paroles qui sont douces à l’oreille, qui sont affectueuses, qui vont au cœur, qui sont polies, attirantes et plaisantes pour les gens dans leur ensemble. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. « Abandonnant le bavardage inutile, il s’abstient du bavardage inutile. Il parle en temps voulu, dit ce qui est factuel, ce qui est en accord avec le but, le Dhamma, et le Vinaya. Il dit des paroles dignes d’être préservées, à propos, raisonnables, circonscrites, en rapport avec le but. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. « Il s’abstient d’endommager la semence et de la vie végétale. « Il mange seulement une fois par jour, s’abstenant du repas du soir et de nourriture au mauvais moment de la journée. « Il s’abstient de danser, de chanter, de faire de la musique instrumentale, et d’assister à des spectacles. « Il s’abstient de porter des guirlandes et de s’embellir avec des parfums et des cosmétiques. « Il s’abstient de lits et de sièges hauts et luxueux.

« Il s’abstient d’accepter de l’or et de l’argent. »Il s’abstient d’accepter des céréales non-cuites… de la viande crue… des femmes et des filles… des esclaves mâles et femelles… des chèvres et des brebis… de la volaille et des cochons… des éléphants, du bétail, des montures, et des juments… des champs et des propriétés. « Il s’abstient de porter des messages… D’acheter et de vendre… De faire affaire avec des fausses balances, de faux métaux, et de fausses mesures… De de la corruption, de la tromperie, et de la fraude. « Il s’abstient de mutiler, d’exécuter, d’emprisonner, du brigandage de grand chemin, du pillage, et de la violence.

« Ceci aussi, fait partie de sa vertu.

La section intermédiaire sur la vertu
Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, s’adonnent à endommager des semences et de la vie végétale comme celles-ci — des plantes propagées par des racines, des tiges, des joints, des bourgeons, et des graines — il s’abstient d’endommager la semence et la vie végétale comme celles-ci. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. »

Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, s’adonnent à consommer des biens en réserve comme ceux ci — de la nourriture en réserve, des boissons en réserve, des vêtements en réserve, des véhicules en réserve, de la literie de réserve, des parfums en réserve, et de la viande en réserve — il s’abstient de consommer des biens en réserve comme ceux-ci. Ceci aussi, fait partie de sa vertu.

« Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, s’adonnent à assister à des spectacles comme ceux-ci — de la danse, du chant, de la musique instrumentale, des pièces de théâtre, des récitations de balades, des battements dans les mains, des cymbale set des tambours, des séances de lanterne magique, des trucs d’acrobatie et de conjurations, des combats d’éléphants, des combats de chevaux, des combats de buffles, des combats de taureaux, des combats de chèvres, des combats de béliers, des combats de coqs, des combats de cailles ;des combats au bâton, de boxe, de lutte, des jeux de guerre, appel du rang, rangs de bataille, et revues de parade militaire — il s’abstient d’assister à des spectacles comme ceux-ci.

Ceci aussi, fait partie de sa vertu. « Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, s’adonnent à des jeux insouciants et oisifs comme ceux-ci –échecs à huit cases, échecs à dix cases, échecs en l’air, marelle, osselets, dés, jeux de bâtons, images avec les mains, jeux de balle, souffler dans des sifflets jouets, jouer avec des charrues-jouet, faire des sauts périlleux, jouer avec des moulins à vent jouet, des mesures-jouet, des chariots jouet, des arcs jouet, deviner des lettres en l’air, deviner les pensées, mimer les difformités — il s’abstient de jeux insouciants et oisifs comme ceux-ci. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. « Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, s’adonnent à des meubles hauts et luxueux comme ceux-ci

–lits surdimensionnés, lits décorés d’animaux sculptés, couvre-lits à longs poils, couvre-lits en patchwork multicolore, couvre-lits en laine blanche, couvre-lits en laine brodée de fleurs ou de figures animales, boutis, couvre lits à frange, couvre-lits en soie brodée avec des pierres précieuses ; grands tapis de laine ; tapis d’éléphant, de cheval, et de chariot, tapis en peau d’antilope, tapis en peau de cerf ; sofas à auvents, sofas avec des coussins rouges pour la tête et les pieds —

il s’abstient d’utiliser des meubles hauts et luxueux comme ceux-ci. Ceci aussi, fait partie de sa vertu.

« Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, s’adonnent aux parfums, aux cosmétiques, et aux moyens d’embellissement comme ceux-ci — poudres à frotter sur le corps, massages aux huiles, bains aux eaux parfumées, pétrissage des membres, usage des miroirs, onguents, guirlandes, parfums, crèmes, poudres pour le visage, mascara, bracelets, serre-têtes, cannes de marche décorées, bouteilles à eau ornementées, épées, ombrelles de fantaisie, sandales décorées, turbans, joyaux, chasse-mouches en poil de yak, robes blanches à longues franges — il s’abstient d’utiliser des parfums, des cosmétiques, et moyens d’embellissement comme ceux-ci. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. »

Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, s’adonnent à parler de sujets triviaux comme ceux-ci

— parler de rois, de voleurs, de ministres d’état ; d’armées, d’alertes, et de batailles ; de nourriture et de boisson ; de vêtements, d’ameublement, de guirlandes et de parfums ; de parents ; de véhicules ; de villages, de bourgades, de villes, de la campagne ; de femmes et de héros ; du commérage de la rue et du bien ; de récits sur les morts ; de récits de diversité discussions philosophiques sur le passé et l’avenir, de la création du monde et de la mer, et de discuter à savoir si des choses existent ou pas — il s’abstient de parler de sujets triviaux comme ceux-ci. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. »

Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, s’adonnent à des débats comme ceux-ci — ‘Tu comprends cette doctrine et discipline ? Je suis celui qui comprend cette doctrine et discipline. Comment pourrais-tu comprendre cette doctrine et discipline ?Tu pratiques de façon erronée. je pratique à juste titre. Je suis consistant. Tu ne l’es pas. Ce qui devrait être dit d’abord, tu l’as dit en dernier. Ce qui devrait être dit en dernier, tu l’as dit en premier. Ce que tu comme mis si longtemps à exposer a été réfuté. Ta doctrine a été renversée. Tu es battu. Va donc, essaie de sauver ta doctrine ; sors-toi de là si tu peux!’

— il s’abstient de débats comme ceux-ci. Ceci aussi, fait partie de sa vertu. « Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, s’adonnent à porter des messages et des commissions pour des gens comme ceux-ci — rois, ministres d’état, nobles guerriers, prêtres, chefs de maisons, ou jeunes gens qui disent, ‘Va ici, va là, emporte ça là, rapporte ça ici’ —

il s’abstient de porter des messages et des commissions pour des gens comme ceux-ci. Ceci aussi, fait partie de sa vertu.

« Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, s’engagent dans des intrigues, de la persuasion, de la suggestion, de la dépréciation, et de la poursuite du gain avec le gain, il s’abstient de les formes d’intrigues et de persuasion manières inappropriées de tenter de se gagner un soutien matériel auprès de donateurs comme ceux ci.

Ceci aussi, fait partie de sa vertu.

La grande section sur la vertu
« Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, vivent au moyen d’un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que :

lire des marques sur les membres c’est à dire, la chiromancie ; lire les présages et les signes ; interpréter les événements célestes étoiles filantes, comètes ; interpréter les rêves ; lire des marques sur le corps c’est à dire, la phrénologie ;

lire des marques sur du tissu rongé par les souris ; offrir des oblations de feu, des oblations à la cuiller, des oblations de cosses, de poudre de riz, de grains de riz, de beurre clarifié, et d’huile ; offrir des oblations de la bouche ;offrir des sacrifices de sang ; faire des prédictions à partir du bout des doigts ; la géomancie ;

installer des démons dans un cimetière ; jeter des sorts sur des esprits ;réciter des charmes pour la protection des maison ;charmer les serpents, étudier la connaissance des poisons, des scorpions, des rats, des oiseaux, des corbeaux ; prédire l’avenir à partir de visions ; donner des charmes de protection ; interpréter les cris des oiseaux et des animaux

–il s’abstient d’avoir un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que ceux-ci.

« Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, vivent au moyen d’un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que : déterminer les pierres, vêtements, bâtons, épées, lances, flèches, arcs, et autres armes ; femmes, garçons, filles, esclaves mâles, esclaves femelles ; éléphants, chevaux, buffles, taureaux, vaches, chèvres, béliers, volaille, cailles, lézards, rongeurs aux longues oreilles, tortues, et autres animaux chanceux et malchanceux

— il s’abstient d’avoir un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que ceux-ci.

« Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, vivent au moyen d’un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que prédire que :les dirigeants vont s’avancer ;les dirigeants vont s’avancer et revenir ;nos dirigeants vont attaquer, et leurs dirigeants vont battre en retraite ;leurs dirigeants vont attaquer, et nos dirigeants vont battre en retraite ;là il y aura un triomphe pour nos dirigeants et la défaite pour leurs dirigeants ;là il y aura un triomphe pour leurs dirigeants et la défaite pour nos dirigeants ; ainsi là il y aura un triomphe, ainsi là il y aura la défaite

–il s’abstient d’avoir un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que ceux-ci.

« Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, vivent au moyen d’un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que prédire que : là il y aura une éclipse de lune ; là il y aura une éclipse de soleil ; là il y aura occultation d’un astérisme ; le soleil et la lune suivront leur cours normal ; le soleil et la lune vont s’égarer ; les astérismes suivront leur cours normal ; les astérismes vont s’égarer ;là il y aura une pluie de météorites ; là il y aura un assombrissement du ciel ; là il y aura un tremblement de terre ; là il y aura le tonnerre dans un ciel sans nuages ; là il y aura un lever, un coucher, un assombrissement, un éclaircissement du soleil, de la lune, et des astérismes ; tel sera le résultat de l’éclipse de lune… du lever, du coucher, de l’assombrissement, de l’éclaircissement du soleil, de la lune, et des astérismes

–il s’abstient d’avoir un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que ceux-ci.

« Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, vivent au moyen d’un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que prédire que : là il y aura des pluies abondantes ; là il y aura une sécheresse ; là il y aura abondance ; là il y aura famine ; là il y aura repos et sécurité ; là il y aura danger ; là il y aura maladie ; là il y aura absence de maladie ; ou ils gagnent leur vie en comptant, en faisant de la comptabilité, en calculant, en composant de la poésie, ou en enseignant des arts et des doctrines hédonistes

–il s’abstient d’avoir un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que ceux-ci.

« Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, vivent au moyen d’un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que :calculer des dates auspicieuses pour les mariages, les fiançailles, les divorces ; pour collecter les dettes ou faire des investissements et des prêts ; pour être attrayant ou repoussant ; pour soigner les femmes qui ont eu des fausses couches ou des avortements ;réciter des sorts pour lier la langue d’un homme, pour paralyser ses mâchoires, pour lui faire perdre le contrôle de ses mains, ou pour lui amener la surdité ; obtenir des réponses oraculaires à des questions adressées à un miroir, à une jeune fille, ou à un médium  ;rendre un culte au soleil, rendre un culte au Grand Brahma, faire sortir des flammes de la bouche, invoquer la déesse de la chance

–il s’abstient d’avoir un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que ceux-ci.

« Cependant que des prêtres et contemplatifs, vivant de nourriture donnée en bonne foi, vivent au moyen d’un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que :promettre des cadeaux aux Devas en retour de faveurs ; tenir ces promesses ; faire dans la démonologie ; enseigner des sorts de protection domestique ; induire la virilité et l’impuissance ;consacrer des sites pour la construction ;donner des bains de bouche cérémonials et des bains cérémonials ;offrir des feux sacrificiels ; préparer des émétiques, des purgatifs, des expectorants, des diurétiques, des cures pour les maux de tête ; préparer de l’huile pour les oreilles, des gouttes pour les yeux, de l’huile pour le traitement par le nez, des collyres, et des contre-poisons ; soigner la cataracte, pratiquer la chirurgie, pratiquer comme pédiatre, administrer des médicaments et des traitements pour soigner leurs effets secondaires

–il s’abstient d’avoir un mauvais gagne-pain, par des arts aussi vils que ceux-ci. Ceci aussi, fait partie de sa vertu.

« Un moine ainsi accompli en vertu ne voit aucun danger nulle part de par la mesure de sa vertu. Tout comme un noble roi guerrier à la tête ointe qui a défait ses ennemis ne voit aucun danger nulle part de la part de ses ennemis, de la même manière le moine ainsi accompli en vertu ne voit aucun danger nulle part de par la mesure de sa vertu. Doté de ce noble agrégat de vertu, il est intérieurement sensible au plaisir d’être sans blâme.

C’est ainsi qu’un moine est accompli en vertu.

Modération des sens
« Et comment un moine garde-t-il les portes de ses sens ?
En voyant une forme avec l’œil, il ne s’accroche à aucun thème ou détail par lequel

— s’il devait demeurer sans modération sur la faculté de l’œil
— des aspects mauvais, maladroits, tels que l’avidité ou l’angoisse pourraient l’assaillir. En entendant un son avec l’oreille… En sentant une odeur avec le nez… En goûtant une saveur avec la langue… En touchant une sensation tactile avec le corps… En connaissant une idée avec l’intellect, il ne s’accroche à aucun thème ou détail par lequel

— s’il devait demeurer sans modération sur la faculté de l’intellect
— des aspects mauvais, maladroits, tels que l’avidité ou l’angoisse pourraient l’assaillir. Doté de cette noble modération sur les facultés des sens, il est intérieurement sensible au plaisir d’être sans blâme.

C’est ainsi qu’un moine garde les portes de ses sens.

Attention et vigilance
« Et comment un moine est-il en possession de l’attention et de la vigilance?
Lorsqu’il s’avance et revient, il agit avec vigilance. Lorsqu’il regarde de près et qu’il regarde de loin… quand il plie et qu’il étend ses membres… quand portant son manteau, sa robe de dessus, et son bol… quand il mange, qu’il boit, qu’il mâche, et qu’il goûte… quand il urine et qu’il défèque… quand il marche, qu’il se tient debout, qu’il est assis, qu’il s’endort, qu’il s’éveille, qu’il parle et qu’il demeure silencieux, il agit avec vigilance.

C’est ainsi qu’un moine est en possession de l’attention et de la vigilance.

Contentement
« Et comment un moine est-il content ? Tout comme un oiseau, partout où il va, vole avec ses ailes pour seul fardeau ; de même lui aussi se contente d’un jeu de robes pour pourvoir à son corps et de nourriture d’aumônes pour pourvoir à sa faim. Partout où il va, il n’emporte que le strict nécessaire. C’est ainsi qu’un moine est content.

Abandon des obstacles
« Doté de ce noble agrégat de vertu, cette noble modération des facultés des sens, cette noble attention et vigilance, et ce noble contentement, il se cherche un lieu d’habitation isolé : une forêt, l’ombre d’un arbre, une montagne, un vallon, une caverne a flanc de colline, un charnier, une futaie dans la jungle, l’air libre, une meule de paille. Après son repas, de retour de sa tournée d’aumônes, il s’assied, croise ses jambes, maintient son corps droit, et porte son attention devant lui. »

Abandonnant la convoitise par rapport au monde, il demeure avec une conscience exempte de convoitise. Il nettoie son esprit de la convoitise. Abandonnant la mauvaise volonté et la colère, il demeure avec une conscience exempte de mauvaise volonté, sympathique au bien-être de tous les êtres vivants. Il nettoie son esprit de la mauvaise volonté et de la colère. Abandonnant la paresse et l’engourdissement, il demeure avec une conscience exempte de paresse et d’engourdissement, attentif, vigilant, perceptif à la lumière. Il nettoie son esprit de la paresse et de l’engourdissement. Abandonnant l’agitation et l’anxiété, il demeure imperturbable, son esprit intérieurement calmé. Il nettoie son esprit de l’agitation et de l’anxiété. Abandonnant l’incertitude, il demeure ayant passé par-dessus l’incertitude, sans perplexité par rapport aux qualités mentales adroites. Il nettoie son esprit de l’incertitude.

« Supposons qu’un homme, faisant un prêt, l’investit dans ses affaires. Ses affaires réussissent. Il rembourse ses vieilles dettes et il en reste pour entretenir son épouse. L’idée lui viendrait, ‘Auparavant, faisant un prêt, je l’ai investi dans mes affaires. Maintenant mes affaires ont réussi. J’ai remboursé mes vieilles dettes et il en reste pour entretenir mon épouse.’ A cause de cela il en tirerait joie et bonheur. »

Ou supposons qu’un homme tombe malade — en souffrance et sérieusement malade. Il ne profite pas de ses repas, et il n’y a aucune force en son corps. Comme le temps passe, il finit par se remettre de cette maladie. Il profite de ses repas et il y a de la force dans son corps. L’idée lui viendrait, ‘Auparavant, j’étais malade… Maintenant je me suis remis de cette maladie. Je profite de mes repas et il y a de la force en mon corps.’ A cause de cela il en tirerait joie et bonheur. « Ou supposons qu’un homme soit jeté en prison. Comme le temps passe, il finit par être libéré de cet enfermement, sain et sauf, sans perte de ses propriétés. L’idée lui viendrait, ‘Auparavant, j’étais en prison. Maintenant je suis libéré de cet enfermement, sain et sauf, sans perte de mes propriétés. ‘A cause de ça il en tirerait joie et bonheur. »

Ou supposons qu’un homme soit un esclave, le sujet d’autres que lui, pas son propre sujet, dans l’incapacité d’aller où il voudrait. Comme le temps passe, il finit par être libéré de cet esclavage, son propre sujet, pas le sujet d’autres que lui, libéré, pouvant aller où il veut. L’idée lui viendrait, ‘Auparavant, j’étais un esclave… Maintenant je suis libéré de cet esclavage, sujet à moi-même, pas le sujet d’autres que moi, libéré, pouvant aller où je veux.’

A cause de cela il en tirerait joie et bonheur. « Ou supposons qu’un homme, portant de l’argent et des biens, passe par une route dans un pays dépeuplé. Comme le temps passe, il finit par sortir de ce pays dépeuplé, sain et sauf, sans perte de ses propriétés. L’idée lui viendrait, ‘Auparavant, portant de l’argent et des biens, je passais par une route dans un pays dépeuplé. Maintenant je suis sorti de ce pays dépeuplé, sain et sauf, sans perte de mes propriétés.’ A cause de cela il en tirerait joie et bonheur. « De la même façon, quand ces cinq obstacles ne sont pas abandonnés en lui, le moine le considère comme une dette, une maladie, une prison, un esclavage, une route dans un pays dépeuplé. Mais quand ces cinq obstacles sont abandonnés en lui, il le considère comme un non-endettement, une bonne santé, une libération de prison, la liberté, un place de sécurité. Voyant qu’ils ont été abandonnés en lui, il en est content. Content, il en est ravi. Ravi, son corps se tranquillise.

Son corps tranquillisé, il est sensible au plaisir. Ressentant du plaisir, son esprit se concentre.

Les quatre jhanas « Tout à fait retiré de la sensualité, retiré des aspects mentaux maladroits, il entre et demeure dans le premier jhâna : ravissement et plaisir nés de la retraite, accompagnés par la pensée dirigée et l’évaluation. Il imprègne et imbibe, inonde et remplit ce corps même avec le ravissement et le plaisir nés de la retraite. C’est comme si un habile baigneur ou apprenti-baigneur versait de la poudre de bain dans un bassin de cuivre et la pétrissait, l’arrosant encore et encore avec de l’eau, de sorte que sa boule de poudre de bain

— saturée, humidifiée, imprégnée au dedans et au dehors — sans pour autant goutter ; de même, le moine imprègne… ce corps même avec le ravissement et le plaisir nés de la retraite. Rien n’est de son corps entier ne reste sans être imprégné par le ravissement et le plaisir nés de la retraite. « Ceci est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime. « Qui plus est, avec la tranquillisation de la pensée dirigée et de l’évaluation, il entre et demeure dans le second jhâna : ravissement et plaisir nés du calme, unification de la conscience libre de la pensée dirigée et de l’évaluation — assurance intérieure. Il imprègne et imbibe, inonde et remplit ce corps même avec le ravissement et le plaisir nés du calme. Tout comme un lac avec de l’eau de source qui sourd de l’intérieur, n’ayant pas d’afflux de l’est, de l’ouest, du nord, ou du sud, et avec les cieux fournissant des pluies abondantes très souvent, de sorte que la fraîche fontaine d’eau qui sourd de l’intérieur du lac l’imprègnerait et se répandrait dedans, l’inonderait et le remplirait avec des eaux fraîches, aucune partie du lac n’étant pas imprégnée par les eaux fraîches ; de même, le moine imprègne… ce corps même avec le ravissement et plaisir nés du calme. Rien de son corps tout entier qui ne soit compénétré par le ravissement et le plaisir nés du calme.

« Ceci aussi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime. « Et qui plus est, avec l’effacement du ravissement, il reste dans l’équanimité, attentif et pleinement conscient, et physiquement sensible au plaisir. Il entre et demeure dans le troisième jhâna, duquel les Personnes nobles déclarent, ‘Equanime et attentif, il a un état agréable.’ Il imprègne et imbibe, inonde et remplit ce corps même avec le plaisir qu’il tire du ravissement. C’est comme en un étang de lotus, certains des lotus, nés et croissant dans l’eau, restent immergés dans l’eau et fleurissent sans sortir de l’eau, de sorte qu’ils sont imprégnés et imbibés, inondés et remplis par l’eau fraîche de leur racines à leurs extrémités, et il n’y aurait rien de ces lotus qui ne serait compénétré d’eau fraîche ; de même, le moine imprègne… ce corps même avec le plaisir qu’il tire du ravissement.

Rien de son corps tout entier qui ne soit compénétré du plaisir qu’il tire du ravissement. « Ceci aussi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime. « Et qui plus est, avec l’abandon du plaisir et du stress — comme avec la précédente disparition de l’euphorie et de l’angoisse — il entre et demeure dans le quatrième jhâna : pureté de l’équanimité et de l’attention, ni-plaisir ni stress. Il s’assied, imprégnant le corps d’une pure et claire conscience. C’est comme si un homme était assis couvert de la tête aux pieds par un tissu blanc, de sorte qu’il n’y aurait aucune partie de son corps à laquelle le tissu blanc ne s’étendrait pas ; de même, le moine s’assied, imprégnant le corps d’une pure et claire conscience. Rien de son corps tout entier qui ne soit compénétré d’une pure et claire conscience.

« Ceci aussi, grand roi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime.

Connaissance pénétrante
« Son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité, il le dirige et l’oriente vers la connaissance et la vision. Il discerne : ‘Ce corps qui est mien est doté de forme, composé des quatre éléments primaires, nés de mère et de père, nourri de riz et de gruau, sujet à l’inconstance, à la friction, à la pression, à la dissolution, et à la dispersion. Et cette mienne conscience est soutenue ici et attachée ici.’

C’est comme s’il y avait une belle gemme de béryl de l’eau la plus pure — à huit facettes, bien polie, claire, limpide, parfaite en tout ses aspects, et que passant en son milieu il y avait un fil bleu, jaune, rouge, blanc ou brun — et qu’un homme à la bonne vue, la prenant dans sa main, devait y réfléchir ainsi : ‘Ceci est une belle gemme de béryl de l’eau la plus pure, à huit facettes, bien polie, clair, limpide, accompli en tout ses aspects. Et, passant en son milieu, il y a un fil bleu, jaune, rouge, blanc ou brun.’ de la même façon — son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité — le moine le dirige et l’oriente vers la connaissance et la vision. Il discerne : ‘Ce corps qui est mien est doté de forme, composé des quatre éléments primaires, nés de mère et de père, nourri de riz et de gruau, sujet à l’inconstance, à la friction, à la pression, à la dissolution, et à la dispersion. Et cette mienne conscience est soutenue ici et attachée ici.

‘ »Ceci aussi, grand roi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime.

Le corps créé par l’esprit
« Son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité, il le dirige et l’oriente vers la création d’un corps fait par l’esprit. A partir de ce corps il crée un autre corps, doté de forme, fait d’esprit, complet en toutes ses parties, pas inférieur en ses facultés. C’est comme si un homme devait tirer un roseau de sa gaine.

L’idée lui viendrait : ‘Ceci est la gaine, ça c’est le roseau. La gaine est une chose, le roseau une autre, mais le roseau a été tiré de la gaine.’ Ou comme si un homme devait tirer une épée de son fourreau. L’idée lui viendrait : ‘Ceci est l’épée, ça c’est le fourreau. L’épée est une chose, le fourreau une autre, mais l’épée a été tirée du fourreau.’ Ou comme si un homme devait retirer un serpent de sa mue. L’idée lui viendrait : ‘Ceci est le serpent, ça c’est la mue. Le serpent est une chose, la mue une autre, mais le serpent a été retiré de la mue.’ de la même façon –son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité, le moine le dirige et l’oriente vers la création d’un corps fait par l’esprit. A partir de ce corps il crée un autre corps, doté de forme, fait d’esprit, complet en toutes ses parties, pas inférieur en ses facultés. « Ceci aussi, grand roi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime.

Pouvoirs supranormaux

« Son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité, il le dirige et l’oriente vers les modes de pouvoirs supranormaux. Il manie de multiples pouvoirs supranormaux. Après avoir été un il devient plusieurs ; ayant été plusieurs il devient un.

Il apparaît. Il disparaît. Il n’est pas arrêté par les murs, les remparts, et les montagnes comme si c’était de l’espace. Il plonge dans et ressort de la terre comme si c’était de l’eau. Il marche sur l’eau sans couler comme si c’était la terre ferme. Assis jambes croisées il vole en l’air comme un oiseau ailé. Avec sa main il touche et caresse même le soleil et la lune, qui sont si puissants. Il exerce une influence avec son corps aussi loin que les mondes de Brahma. Tout comme un habile potier ou son assistant pourraient tirer d’une terre bien préparée n’importe quelle sorte de vaisselle de poterie, ou comme un habile sculpteur d’ivoire ou son assistant pourraient tirer de d’un ivoire bien préparé toute sorte de tabletterie d’ivoire, ou comme un habile orfèvre ou son assistant pourraient tirer d’or bien préparé toute sorte d’articles en or ; de la même manière

— son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité

— le moine le dirige et l’oriente vers les modes de pouvoirs supranormaux…

Il exerce une influence avec son corps aussi loin que les mondes de Brahma.

« Ceci aussi, grand roi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime.

Clair audience
« Son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité, il le dirige et l’oriente vers le divin élément auditif. Il entend — au moyen du divin élément auditif, purifié et dépassant l’humain — les deux sortes de sons : divins et humains, que ce soit de près ou de loin. C’est comme si un homme en voyage sur une grande route entendait les sons de timbales, de petits tambours, de conques, de cymbales, et de tom-toms. Il saurait que, ‘Cela est le son de timbales, ceci est le son de petits tambours, ceci est le son de conques, ceci est le son de cymbales, et ceci est le son de tom-toms.’ de la même façon — son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité

— le moine le dirige et l’oriente vers le divin élément auditif. Il entend — au moyen du divin élément auditif, purifiés et dépassant l’humain — les deux sortes de sons : divins et humains, que ce soit de près ou de loin. »

Ceci aussi, grand roi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime.

Lire dans les esprits
« Son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité, il le dirige et l’oriente vers la connaissance de la conscience d’autres êtres. Il connaît la conscience d’autres êtres, d’autres individus, l’ayant englobée avec la sienne propre. Il discerne un esprit avec passion comme étant un esprit avec passion, et un esprit sans passion comme étant un esprit sans passion. Il discerne un esprit avec aversion comme étant un esprit avec aversion, et un esprit sans aversion comme étant un esprit sans aversion. Il discerne un esprit avec illusion comme étant un esprit avec illusion, et un esprit sans illusion comme étant un esprit sans illusion. Il discerne un esprit étroit comme étant un esprit étroit, et un esprit dispersé comme étant un esprit dispersé. Il discerne un esprit large comme étant un esprit large, et un esprit non-élargi comme étant un esprit non-élargi.

Il discerne un esprit excellé qui n’est pas au niveau le plus excellent comme étant un esprit excellé, et un esprit indépassé comme étant un esprit indépassé. Il discerne un esprit concentré comme étant un esprit concentré, et un esprit non-concentré comme étant un esprit non-concentré. Il discerne un esprit libéré comme étant un esprit libéré, et un esprit non-libéré comme un esprit non libéré.

C’est comme si une jeune femme — ou homme — amateur d’ornements, en examinant le reflet de son propre visage dans un clair miroir ou un bol d’eau claire connaissait ‘taché’ si c’était taché, ou ‘sans tache’ si ça ne l’était pas. De la même façon — avec son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité — le moine le dirige et l’oriente vers la connaissance de la conscience d’autres êtres. Il connaît la conscience d’autres êtres, d’autres individus, l’ayant englobée avec la sienne propre.

Il discerne un esprit avec passion comme étant un esprit avec passion, et un esprit sans passion comme étant un esprit sans passion… un esprit libéré comme étant un esprit libéré, et un esprit non-libéré comme un esprit non-libéré.

« Ceci aussi, grand roi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime.

Souvenir des vies passées
« Son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité, il le dirige et l’oriente vers la connaissance du souvenir des vies passées (litt. : demeures précédentes). Il se rappelle de ses multiples vies passées, c-à-d., une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre, cinq, dix, vingt, trente, quarante, cinquante, cent, mille, cent mille, d’innombrables éons de contraction cosmique, d’innombrables éons d’expansion cosmique, d’innombrables éons de contraction et d’expansion cosmique, se souvenant, Là j’avais tel nom, j’appartenais à tel clan, j’avais telle apparence.

Telle était ma nourriture, telle fut mon expérience du plaisir et de la douleur, telle fut la fin de ma vie. Décédant de cet état, je renaquis là. Là aussi j’avais tel nom, j’appartenais à tel clan, j’avais telle apparence. Telle était ma nourriture, telle fut mon expérience du plaisir et de la douleur, telle fut la fin de ma vie. Décédant de cet état, je renaquis ici.’ Ainsi il se rappelle de ses multiples vies passées en leur modes et détails. C’est comme si un homme devait aller de son village de résidence à un autre village, et puis de ce village à encore un autre village, et puis de ce village de retour à son village de résidence. L’idée lui viendrait, ‘J’ai été de mon village de résidence à ce village là-bas. Là je me tenais de telle manière, m’asseyais de telle manière, parlais de telle manière, et restais silencieux de telle manière. A partir de ce village j’ai été à ce village là-bas, et là je me tenais de telle manière, m’asseyais de telle manière, parlais de telle manière, et restais silencieux de telle manière. A partir de ce village je suis revenu chez moi.’ de la même façon

— son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité

— le moine le dirige et l’oriente vers la connaissance du souvenir des vies passées. Ilse rappelle de ses multiples vies passées… en leur modes et détail.

« Ceci aussi, grand roi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime.

Le décès et la réapparition des êtres
« Son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité, il le dirige et l’oriente vers la connaissance du décès et de la réapparition des êtres. Il voit — au moyen de l’oeil divin, purifié et dépassant l’humain — des êtres décéder et réapparaître, et il discerne comment ils sont inférieurs et supérieurs, beaux et laids, fortunés et infortunés en accord avec leur kamma :’Ces êtres — qui étaient dotés de mauvaise conduite en corps, en paroles, et en esprit, qui injuriaient les nobles personnes, tenaient des vues erronées et entreprenaient des actions sous l’influence de vues erronées — à la dissolution du corps, après la mort, ont réapparu dans le plan des privations, la mauvaise destination, les domaines inférieurs, en enfer. Mais ces êtres — qui étaient dotés de bonne conduite en corps, en paroles, et en esprit, qui n’injuriaient pas les nobles personnes, qui tenaient des vues correctes et entreprenaient des actions sous l’influence de vues correctes — à la dissolution du corps, après la mort, ont réapparu dans les bonnes destinations, dans le monde céleste.’ Ainsi — au moyen de l’oeil divin, purifié et dépassant l’humain — il voit des êtres décéder et réapparaître, et il discerne comment ils sont inférieurs et supérieurs, beaux et laids, fortunés et infortunés en accord avec leur kamma. C’est comme s’il y avait un grand édifice sur la place centrale d’un bourg, et qu’un homme à la bonne vue se tenant sur son sommet voyait des gens entrer dans une maison, la quitter, marcher au long de la rue, et s’asseoir sur la place centrale.

L’idée lui viendrait, ‘Ces gens sont entrés dans une maison, l’ont quitté, ont marché au long des rues, et se sont assis sur la place centrale.’ de la même façon — son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité — le moine le dirige et l’oriente vers la connaissance du décès et la réapparition des êtres. Il voit –au moyen de l’oeil divin, purifiés et dépassant l’humain — des êtres décéder et réapparaître, et il discerne comment ils sont inférieurs et supérieurs, beaux et laids, fortunés et infortunés en accord avec leur kamma… »

Ceci aussi, grand roi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime.

La fin des fermentations mentales
« Son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité, le moine le dirige et l’oriente vers la connaissance de la fin des fermentations mentales. Il discerne, au moment où c’est réellement le cas, que ‘Ceci est le stress… Ceci est l’origine du stress… Ceci est la cessation du stress… Ceci est le chemin qui mène à la cessation du stress… Ce sont là des fermentations mentales… Cela est l’origine des fermentations… Cela est la cessation des fermentations… Cela est le chemin qui mène à la cessation des fermentations.’ Son coeur, connaissant ainsi, voyant ainsi, est dégagé de la fermentation de sensualité, de la fermentation du devenir, de la fermentation de l’ignorance.

Avec la libération, il y a la connaissance, ‘Libéré.’ Il discerne que ‘La naissance est terminée, la vie sainte est remplie, la tâche est accomplie. Il ne reste rien de plus pour ce monde.’ C’est comme s’il y avait un plan d’eau en un vallon de montagne — clair, limpide, et non pollué — où un homme à la bonne vue se tenant sur la rive pourrait voir des coquillages,du gravier, et des galets, et aussi bancs de poissons nageant à propos et se reposant, et il lui viendrait, ‘Ce plan d’eau est clair, limpide, et non pollué. Ici sont ces des coquillages, du gravier, et des galets, et aussi ces bancs de poissons nageant tout autour et se reposant.’ de la même façon– son esprit ainsi concentré, purifié, et clair, sans tache, libre de défauts, souple, malléable, solide, et entraîné à l’imperturbabilité — le moine le dirige et l’oriente vers la connaissance de la fin des fermentations mentales. Il discerne, au moment où c’est réellement le cas, que ‘Ceci est le stress…Ceci est l’origine du stress… Ceci est la cessation du stress… Ceci est le chemin qui mène à la cessation du stress… Ce sont là des fermentations mentales… Ceci est l’origine des fermentations… Ceci est la cessation des fermentations… Ceci est le chemin qui mène à la cessation des fermentations.

Son coeur, connaissant ainsi, voyant ainsi, est dégagé de la fermentation de la sensualité, la fermentation du devenir, la fermentation de l’ignorance. Avec la libération, il y a la connaissance, ‘Libéré.’ Il discerne que ‘La naissance est terminée, la vie sainte est remplie, la tâche est accomplie. Il ne reste rien de plus pour ce monde. ‘ »Ceci aussi, grand roi, est un fruit de la vie contemplative, visible ici et maintenant, plus excellent que les précédents et plus sublime. Et comme pour un autre fruit visible de la vie contemplative, plus élevé et plus sublime que celui-ci, il n’y a pas. »

Lorsque ceci fut dit, le roi Ajatasattu dit au Béni du Ciel : « Magnifique, seigneur! Magnifique! C’est comme si on avait remis à l’endroit ce qui est était renversé, révéler ce qui est était caché, montrer le chemin à quelqu’un qui était perdu, ou porter une lampe dans l’obscurité de sorte que ceux qui ont des yeux pourraient voir les formes, de la même manière le Béni du Ciel — par de nombreuses lignes de raisonnement — a rendu le Dhamma clair.

Je prends refuge auprès du Béni du Ciel, du Dhamma, et de la communauté des moines. Puisse le Béni du Ciel se rappeler de moi comme d’un disciple laïc qui qui a pris refuge auprès de lui, à partir de ce jour, pour la vie. « Une transgression a eu raison de moi, seigneur, en ce que j’ai été assez fou, assez mal dirigé, et assez malheureux pour tuer mon père — un homme droit, un roi droit — afin de m’emparer du pouvoir souverain.

Puisse le Béni du Ciel accepter cette confession de ma transgression comme telle, de sorte que je puisse me modérer à l’avenir. »

« Oui, grand roi, une transgression a eu raison de vous en ce que vous avez été assez fou, assez mal dirigé, et assez malheureux pour tuer votre père — un homme droit, un roi droit — afin de m’emparer du pouvoir souverain. Mais parce que vous voyez votre transgression comme telle et vous amendez en accord avec le Dhamma, nous acceptons votre confession. Car c’est une cause de croissance dans le Dhamma et la discipline des nobles personnes lorsque, voyant une transgression comme telle, ons’amende en accord avec le Dhamma et qu’on exerce la modération à l’avenir. »

Lorsque ceci fut dit, le roi Ajatasattu dit au Béni du Ciel : « Bien alors, seigneur, je vais prendre congé. Nombreux sont mes devoirs, nombreuses mes responsabilités. »

« Alors faites, grand roi, ce que vous croyez qu’il est maintenant temps de faire. »Donc le roi Ajatasattu, se plaisant et se réjouissant dans les paroles du Béni du Ciel, se leva de son siège, s’inclina vers lui, et — après en avoir fait le tour — partit. Peu après que le roi Ajatasattu fut partit, le Béni du Ciel s’adressa aux moines : « Le roi est blessé, moines. Le roi est handicapé. S’il n’avait pas tué son père — cet homme droit, ce roi — l’œil du Dhamma sans poussière et sans tache se serait levé en lui dès qu’il s’est assis sur ce siège même. » C’est là ce que dit le Béni du Ciel.

Gratifiés, les moines furent ravis des paroles du Béni du Ciel.

Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.













Ce blog est un espace d'intégration et de recherche. Si vous n'avez pas vécu au plus profond de votre être c'est à dire intégré les fondements de ces articles ou de ces enseignements, vous ne pouvez pas les enseigner ou les transmettre mais simplement vous pouvez les pratiquer. Pour les pratiquer, Il ne s'agit pas de lire, il ne s'agit pas de citer, mais...
Vous devez entrer dans une pratique quotidienne !! dans tous vos instants.
Outre le fait qu'une bonne partie de ces articles font l'objet d'une méditation profonde, d'une reliance avec un flux certain d'énergie, il n'en est pas moins des courants de pensés, des pistes, des chemins à creuser pour le bien-être, la sérénité de votre corps, de votre esprit et de votre subtilité.




D'autre part, et selon les articles 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme du 4 novembre 1950 et 11 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne de 2000 : « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontières… » En conséquence, le site lesintuitions.com ne remplace en aucune façon une consultation médicale ou les conseils de tout autre professionnel de santé. Seul votre médecin généraliste ou spécialiste est habilité à l’établissement d’un diagnostic médical et à l’établissement du traitement adapté qui en découle.




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