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Laisser aller Octobre 2020
Se laisser aller aux paroles, se laisser aller aux gestes, se laisser aller aux émotions aux actions. Laisser aller les pensées, se laisser aller vers une augmentation des pensées, se laisser aller à sortir de votre corps, se laisser aller et partir, se laisser aller à mourir…
Se laisser aller pourrait être traduit par fuir, fuir et toujours fuir.
C’est un peu ça, non ? Car pourquoi fuyons-nous ou plutôt pourquoi nous fuyons-nous ?
Peut-être considérons-nous que l’âme est emprisonnée dans un corps d’humain et que nous cherchons désespérément à sortir, à partir et, retrouver ainsi ce qui était auparavant ?
Ceci expliquerait bien des choses ; que nous sommes toujours en partance pour un ailleurs, vers un autre espace où tout serait plus libre, plus magique, plus coloré, plus proche d’un état confiant, tenu par une force divine qui nous tiendrait totalement en complétude ; cet état totalement absent de besoin, de contrainte, de responsabilité et qui est submergée de joie de bonheur et d’exaltation… Dans tous les cas, plus que ce que nous vivons actuellement.
Oui, oui, oui toujours plus, toujours mieux, toujours plus perfectible, plus plus plus.
Nous sommes les champions de se laisser aller comme une balle de flipper se laissant rebondir d’émotions en émotions, de railleries en railleries, d’agacements en agacements, de violences en violences. Mais très rarement de plaisirs en plaisirs, de joies en joies, de bonheurs en bonheurs, n’est-ce pas ?
Lorsque nous sommes dans une réaction, nous sommes littéralement attrapés par le sujet, par l’événement, la situation, et même parfois par le courant de nos pensées. Lorsqu’une situation se termine nous sommes encore tout pris par ce qui vient de se passer. Nous consommons ainsi jusqu’à la li ce que nous venons de vivre et pourtant nous avons du mal à terminer les situations, du mal à se sortir de l’emprise de notre vécu. Tellement ce que nous vivons ici ne suffit pas à remplacer ce vieux souvenir qui nous comblait tellement. Nous prenons souvent mais nous ne rendons que très rarement.
Nous vivons dans un souvenir sans réel souvenir. Nous vivons dans un passé sans passé car nous avons une vague idée de ce qui s’est passé réellement, nous n’avons que très peu d’information sur les tenants et les aboutissants réels du passé. Nous n’avons que notre vision des choses, des situations et des événements et le temps égraine les souvenirs. Nous vivons pour un futur sans futur car nous ne sommes ni dans le passé, ni dans le présent. Nous projetons un futur idéal et très rarement en phase avec notre évolution.
Quelqu’un à dit :
« Vivre dans le passé c’est vivre dans la dépression
Vivre dans le futur c’est vivre dans le stress
Vivre dans le présent c’est vivre dans la sérénité »
Le passé, nous pourrions nous le rappeler mais non faire dépendre nos émotions d’aujourd’hui avec des situations passées. elles appartiennent au passé et non plus de liaisons avec notre avenir ou notre présent. Une situation passée a trouvé une solution mais n’est forcément la même résolution aujourd’hui. Nous avons évolué et nous résoudrons cette situation différemment. Alors pourquoi s’attacher au passé ?
Le futur, nous pourrions arrêter de vouloir le contrôler pour libérer de la place dans notre esprit afin de pouvoir accueillir de nouvelles opportunités ou de nouvelles créations. Le stress nous limite et élimine l’espace intérieur qui nous est primordial pour notre sérénité et notre paix.
Il n’y a que le présent, la conscience de l’instant qui peut nous permettre de réaliser où nous sommes et où il est juste que nous allions pour créer un futur plus juste.
Mais tout cela n’est possible que si nous avons le courage de nous rencontrer. Possible que si nous avons le courage de baisser notre garde, de devenir fragile aussi fragile que le verre des anciens vitraux. Possible mais pas impossible. Dans tous les cas pour prendre des décisions plus en rapport avec ce que nous sommes.
Pourquoi ce chemin ?
Enlever les couches protectrices de notre vision du monde, enlever les couches protectrices de notre compréhension du monde, les formatages, les incitations, les influences, les interférences et ainsi nous pourrons observer, se laisser cueillir par ce que nous sommes, par ce qui émerge de nous. C’est comme enlever des lunettes de soleil pour voir la réalité de la vie. La violence de notre existence pourra laisser la place à l’émanence de notre être. Au début nous serons un peu gauche, un peu timide ou n’osant pas nous exprimer en totalité. Mais avec un peu plus de lâcher prise et d’observation, par la non saisie de ce qui sort de nous, le présent, un futur plus juste, plus fluide, emprunt de sérénité, de calme et de paix pourront se dessiner.
Difficile de faire le vide, difficile de faire taire le brouhaha intérieur, difficile de ne pas prendre possession de ce que nous prenons comme destiné ou de ce qui émane de nous. C’est à nous, ça nous appartient, alors comment ne pas en prendre possession ?
Ma création est ma création. Tout ce que je fais c’est moi qui l’est fait, c’est moi qui l’est pensé, C’est moi qui l’est inventé. Comment puis-je laisser cela ? C’est un sentiment d’abandon. J’ai besoin de le prendre, de le consommer de bien des façons différentes. J’ai besoin d’en profiter, alors difficile de ne pas prendre possession de tout cela !
Cette dépendance, cette tension continuelle qui nous tient, génère du bruit, du brouhaha, de l’occupation mentale et physique et c’est un frein pour l’émergence de notre être, de notre nature véritable. Nous allons de voyages en voyages, de pensées en pensées, d’émotions en émotions, de création d’un continuum bruyant incessant à de la création alimentaire. Tout cela n’a pas de repos et n’a pas de sens, ni de cesse de nous occuper ailleurs, en dehors de nous.
Il est plus que temps de poser le regard sur tout cela et de commencer à baisser l’exaltation de consommation en tout genre. De poser de l’espace en nous, de prendre de la hauteur face à une situation, et de regarder ce qui se passe sans prendre part, sans tension et laisser aller en étant avec. Voir et laisser passer. Regarder et laisser aller.
En exemple je donne toujours, c’est comme suivre une voiture que vous ne connaissez pas. Vous aller avec elle mais aucune émotion particulière n’émane de vous. Vous suivez une voiture. C’est lorsque l’agitation de votre esprit prend le commandement que les émotions prennent partie. C’est parce que vous aller essayer de deviner sa route, ses mouvements que votre esprit va s’agiter. Regardez et laisser aller.
Par la suite nous pourrons ressentir, se laisser prendre par l’événement afin de comprendre ce que demande réellement la situation et ce que demande que l’on prenne part à cette situation. Trop d’actions se mettent en marche par de la réaction, de la réactivité ou du contrôle. Trop d’actions génèrent des inconforts et des malaises qui peuvent même mener jusqu’à la maladie.
Le réveil commence souvent par la conscience d’une situation, très rarement dans la rapidité, pratiquement jamais dans le stress. Manger rapidement ne fait que remplir notre estomac et non le nourrir. Pour nous nourrir nous devons mâcher chaque bouchée au moins 70 fois pour que les éléments puissent entrer en nous correctement.
Alors nourrissez vous de la vie, prenez le temps et accueillez. Prenez vos décisions en regard de ce que vous observez et non par ce que l’on vous dit ou ce que l’on vous suggère ou ce que l’on vous montre par des procédés technologiques. Prenez vos décisions en âme et conscience, dans ce que vous ressentez en regard de ce qui vous correspond dans le respect de vous même et d’autrui.
Vous pourrez vous laisser aller en étant conscience et présent à ce que vous faites, ce que vous dites et ce que vous pensez.
Belle journée