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Qui n’a pas désirez lier intimement son corps et son esprit ?
Que cela soit dans la lignée des samouraïs ou encore pour les pratiquants d’arts martiaux, ou peut-être les « yogistes », les méditants etc. Tout le monde essaye de prôner les bienfaits de leur art sous la même appellation, allier le corps et l’esprit, lier le corps avec l’esprit etc…
Mais qu’est-ce que tout cela veut dire.
Tout d’abord il me semble important de rappeler deux notions fondamentales dont la première est :
1- La première notion est que l’esprit à deux aspects :
* a – D’un côté les émotions et les pensées ou pensées grossières ou encore les pensées avec des voiles obscurcissant
* b – la nature véritable, l’esprit éveillé, l’esprit divin, l’esprit clair.
2- La deuxième notion est que le corps à deux aspects :
* a – le corps grossier que l’on pourra appeler corps substantiel ou plutôt corps formel celui que l’on habite, que l’on voit
* b – le corps subtil composé des souffles (médecine chinoise), des essences qui parcourent les nadis, le bindhu ou encore appelé l’énergie vitale ou präna.
Ce qui est impossible à relier, à unir, ce sont les deux aspects grossiers, l’esprit comme on le perçoit actuellement avec ses émotions et ses pensées et le corps formel comme nous l’habitons actuellement avec l’ignorance des flux énergétiques et de ses subtilités.
Si on parle du corps et de l’esprit grossier, c’est à dire le corps substantiel et la pensée grossière ou le corps physique et les pensées, l’aspect le plus extérieur et grossier de la conscience, cela est impossible, d’unir c’est deux aspects. Si ce n’est pas possible d’unir cela, par contre c’est possible au niveau du corps et de la conscience subtile. Alors le corps subtil, ce n’est pas un corps au sens propre du terme, mais ce que l’on appelle le präna ou l’énergie subtile du corps, qui peut être uni avec l’aspect subtil de la conscience.
Il est possible d’unir intimement ces aspects subtils de präna ou du souffle ou de l’énergie, pas le souffle ordinaire, mais ce que l’on peut appeler l’énergie vitale ou Qi ou encore präna ou énergie subtile avec l’aspect le plus profond de la conscience. Là il est possible d’avoir une union, entre l’énergie subtile qui représente l’équivalent du corps et l’aspect fondamental du continuum de la conscience qui représente l’esprit.
Pour comprendre la partie du corps, il est important de poser une compréhension et une pratique régulière sur la subtilité de notre corps. De prendre conscience que notre corps est composé de corps subtils, que l’on ne perçoit pas forcément avec nos 5 sens habituels. Que notre corps est composé aussi d’énergies différentes, de relations interdépendantes à l’intérieur comme à l’extérieur et de l’extérieur vers l’intérieur. Qu’il est composé d’alchimie énergétique (deux présences organiques ou subtiles entrent en action l’une par rapport à l’autre), que le corps est animé de präna, d’énergie vitale et de souffles (pas celui que l’on connait, le souffle de vie ou « tansien » ou bas ventre, siège des 5 souffles, le tiglet en tibétain) Tout cela doit être expérimenté, « touché du doigt », approché comme une pratique quotidienne. Généralement les visualisations ou méditation guidées ou pratiques praniques sont des outils qui favorisent l’éveil de la compréhension du corps si tentait que cela soit orienté vers le subtil.
Il ne s’agit plus de vivre dans une machine qui se nourri de nourriture formelle mais bien de concevoir que notre corps au-delà de son fonctionnement s’articule avec des énergies et que suivant ce que nous choisissons de faire entrer ou de « canaliser » conditionne nos expériences quotidiennes. J’attire ce que je vibre.
Pour comprendre la partie de l’esprit, il est important de poser une compréhension et une méditation régulière sur les différents aspects de notre esprit et surtout celui de notre conscience primordiale, notre conscience fondamentale. Je m’explique. Quand on parle de conscience fondamentale c’est la faculté cognitive, la faculté de connaissance de notre esprit, dénuée de tout autre caractéristique qui n’est pas déclenchée par les perceptions ou une mémoire qui fonctionne sur le mode sujet ou objet. Simplement, le simple fait d’être conscient, c’est la qualité primordiale de la conscience.
Cette qualité a une continuité. Le flot de conscience se perpétue c’est à dire établi un continuum. C’est à dire que le flux est ininterrompu non pas comme notre système de pensées où les pensées surviennent et puis disparaissent. L’aspect fondamental de notre conscience est toujours là. On parle donc du continuum de la conscience qui permet une transformation. Si par exemple nous considérons notre état dans les premières années de notre vie, nous ne connaissons pas grand-chose, nous n’avons pas une compréhension juste des phénomènes, des choses qui nous entourent, nous avons très peu de connaissances. Et puis peu à peu par l’entrainement par l’éducation, notre connaissance augmente, notre faculté de jugement se développe, et donc on peut dire qu’il y a certains des voiles de l’inconnaissance qui ont été soulevés.
Afin de nous débarrasser des voiles qui nous empêchent de réaliser cette conscience primordiale, fondamentale, ce n’est pas quelque chose qui vient naturellement, on utilise le Yoga de la déité. C’est par la force du Yoga (yoga voulant dire union à la nature véritable), par la pratique spirituelle que l’on peut réaliser cela. Selon la tradition, il faut éliminer ou bien bloquer ce qui recouvre cet aspect subtil de la conscience, c’est à dire bloquer le souffle grossier et les pensées grossières extérieures. Ou encore agir sur les canaux spirituels, le souffle ou l’énergie et les essences qui parcourent les nadis, le präna et le bindhu. Lorsque ainsi on stop l’aspect grossier à la fois dans ces canaux, dans ces essences et dans ces énergies, cela permet à l’aspect subtile qui était là présent mais masqué, de venir à la surface en quelque sorte ou de s’actualiser et donc de réaliser l’aspect subtil qui permet l’union du corps et de l’esprit.
Néanmoins il reste des voiles très subtils, qui nous empêchent de connaitre l’ensemble des phénomènes. Non seulement leur multiplicité, mais aussi leur nature. C’est ce que l’on appelle le voile sur la connaissance, le voile qui masque la connaissance. Ce voile est beaucoup plus subtil que le voile qui nait des émotions négatives, ce que l’on appelle les émotions obscurcissantes et qui nous empêche la connaissance en toutes choses.
Ce voile de l’inconnaissance est lié à la perception que nous avons des phénomènes comme étant doué d’existence intrinsèque, c’est à dire une sorte de solidité des phénomènes. Ce voile est lié aussi à la perception erronée que nous avons de la dualité, c’est à dire la séparation entre soi et autrui, moi et les autres, entre le sujet et l’objet. Alors que nous sommes tous inter reliés. C’est ce voile qui est créé par cette solidification des phénomènes dû à notre saisie de chaque pensé, à notre attachement à la réalité des phénomènes ou encore à la prise pour soi de chaque instant qui passe et qui est vécu. Je vis cela donc c’est à moi, ça me concerne, je le prends pour moi et bien entendu j’y mets des réactions, des émotions et je me fabrique de la souffrance. Tout cela nous empêche de connaitre tout et la nature de toute chose. On parle de voiles et de facteurs obscurcissant.
Afin de dissiper ces voiles, il est important de faire évoluer notre connaissance afin d’arrêter notre saisie perpétuelle de tout ce qu’il se passe dans notre esprit et renforcer par la pratique d’un esprit altruiste et par notre compassion.
Quels sont les différents moyens ou les différentes circonstances durant lesquelles cet aspect grossier de l’énergie est dépensé et où la conscience est diminuée ou arrêtée. Dans la vie courante, il y a 4 occasions dans lesquelles l’aspect grossier du präna, ou du souffle, et des pensées grossières sont diminués. L’une c’est lorsque l’on éternue. Il y a là un moment où l’on a un éternuement une sorte de suspension de la pensée conceptuelle et une légère diminution de ce präna grossier. Également au moment de l’union sexuelle. Également au moment où l’on s’évanouit et pendant le sommeil profond. Le moment le plus puissant ou disons l’aspect grossier de la conscience et du präna est suspendu, c’est le sommeil profond.
Néanmoins il est presque impossible de faire l’expérience de la luminosité fondamentale de l’esprit au cours du sommeil profond sans avoir au préalable acquis une expérience dans la reconnaissance de cette luminosité fondamental de l’esprit et l’union avec l’énergie subtile dans le mode éveillé. Alors l’éternuement, c’est extrêmement court et c’est difficile d’en faire une pratique. Il y en a une autre, qui consiste à faire fondre les essences du corps qui se produit au cours de l’union sexuelle. Dans cette pratique, cela est possible dans une union sexuelle dans laquelle il n’y a aucune perte des essences vitales du corps. Cela n’implique pas nécessairement une union sexuelle physique, mais au cours de la méditation notamment pour la méditation des déités en union avec les aspects ou les symboliques père et mère, c’est à dire la représentation de la vacuité et la compassion au niveau subtil. Ce qui peut s’apparenter au tantra, non pas à but sexuel mais bien pour l’union du corps et de l’esprit.
En résumé, allier le corps et l’esprit, établir une union intime entre le corps et l’esprit, passe par l’omniscience c’est à dire la connaissance parfaite des corps formels subtils et de l’esprit ou conscience subtile ou encore de l’esprit éveillé. Autrement dit la pratique quotidienne au niveau du corps, favorisant l’émergence du subtil, des énergies subtiles ou encore praniques, donc des visualisations et des exercices qui pourront nous mettre en rapport avec notre subtilité et ainsi nous faire expérimenter l’aspect divin de notre corps, l’aspect subtil, les perceptions subtiles, l’alliance du corps et de l’esprit.
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