Sivaka Sutta
Les causes des sensations
(éclaircissement de la notion de karma)
Une fois, le Bhâgavat séjournait à Kalandakanivapa, dans le parc des Bambous, près de la ville de Rajagaha. Un jour, le Paribbajaka Moliya-Sivaka rendit visite au Bhâgavat. S’étant approché du Bhâgavat, il échangea avec lui des politesses et des paroles de courtoisie. Puis il s’assit à l’écart sur un côté. S’étant assis à l’écart sur un côté, le Paribbajaka Moliya-Sivaka dit au Bhâgavat :
Il y a, ô vénérable Gotama, des ascètes et des brahmanes qui ont cette opinion et disent : « Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé. » A ce sujet qu’avez-vous à dire, ô vénérable Gotama ?
Le Bhâgavat dit :
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de la bile. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de la bile. Le fait de l’existence des sensations qui ont la bile pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé », vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du flegme. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du flegme. Le fait de l’existence des sensations qui ont le flegme pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé », vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du souffle. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du souffle. Le fait de l’existence de sensations qui ont le souffle pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé « , vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de l’union des humeurs du corps. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de l’union des humeurs du corps. Le fait de l’existence de sensations qui ont l’union des humeurs pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé « , vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du changement des saisons.
Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du changement des saisons. Le fait de l’existence des sensations qui ont le changement des saisons pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé « , vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause d’incidents irréguliers. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a des sensations qui se produisent à cause d’incidents irréguliers. Le fait de l’existence des sensations qui ont des incidents irréguliers pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé », vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause d’accidents soudains. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a des sensations qui se produisent à cause d’accidents soudains. Le fait de l’existence des sensations qui ont des accidents soudains pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé », vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de la maturation des actions. Vous pouvez savoir par votre expérience qu’il y a des sensations qui se produisent à cause de la maturation des actions. Le fait de l’existence des sensations qui ont la maturation des actions pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé « , vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Cela dit, le Paribbajaka Moliya-Sivaka dit au Bhâgavat :
Merveilleux, ô vénérable Gotama, merveilleux, ô vénérable Gotama. C’est (vraiment), ô vénérable Gotama, comme si l’on redressait ce qui a été renversé, découvrait ce qui a été caché, montrait le chemin à l’égaré ou apportait une lampe dans l’obscurité en pensant : « Que ceux qui ont des yeux voient les formes » ; de même, le vénérable Gotama a rendu claire la doctrine de maintes façons.
Je prends refuge dans le vénérable Gotama, dans le dhamma (l’enseignement) et dans le sangha (la communauté). Que le vénérable Gotama veuille bien m’accepter comme disciple laïc de ce jour jusqu’à la fin de ma vie.
Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.