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Yvan Amar mars 91 Courmettes
Extrait de l’enseignement de Yvan Amar (mars 1991)
… Croire c’est quoi ?
C’est croire en tel idéal, en tel objectif à atteindre, comme celui qui nous est nécessaire, pour être heureux. Mais aussi pour être reconnu, pour être apprécié, pour être aimé, pour pouvoir s’aimer soi.
Le mécanisme qui est derrière ça, c’est le mécanisme dans la petite enfance qui nous a fait projeter ces mêmes images idéales, pour être aimé de ceux qui nous dispensaient cet amour dont on avait besoin, cette nourriture affective dont on avait besoin. Le même mécanisme va se reproduire mais à notre insu. Quand on est contrarié dans ses projets, c’est cette peur en nous au bout du processus bien avant l’émotion, de ne pas correspondre à l’image idéale, donc de ne pas être reconnu, de ne pas être aimé, de ne pas pouvoir s’aimer soi qui est affecté. D’où la réaction émotionnelle.
Et nous sommes emporté par ça parce que dans ces racines les plus profondes c’est rattaché à un sentiment de survie. (référence au livre « à 5 ans je m’ai tué » un roman de Howard Buten, paru en 1981 – le film.)
Il y a là des situations terrible où on est obligé d’adopter des comportements qui sont apriori pas les nôtres pour pouvoir être accepté, être aimé de l’autre pour finalement s’aimer soi et avoir le droit d’exister. C’est ce même mécanisme qui est touché en nous et qui constamment va engendrer de la réaction. L’homme ordinaire est emporté par ça. Et C’est Normal qu’il soit emporté par ça ! Il est complètement déterminé dans ses racines viscérales.
Lorsque notre démarche met de la conscience dans ces mécanismes et si je dois le répéter, je le répéterai à chaque fois, ça prend du temps !
Si notre démarche met de la conscience dans ces mécanismes, ce n’est pas pour que ces réactions disparaissent, pour que ces mécanismes disparaissent, mais c’est pour que ça vienne à la conscience d’une certaine façon et c’est comme ci on désamorçait un processus d’abord, après coup, puis ensuite en cour de processus, et après avant même que ça se développe en .notre réaction et notre émotionnel.
Lorsqu’on amène de la conscience par notre travail qui est la partie de la dénonciation du faux, dans les premiers temps on est pris par ses réactions de toutes façons. Notre comportement continu d’être déterminé par ses réactions. Seulement le fait d’avoir été averti (du processus, du mécanisme) de faire un travail de conscience d’amener la conscience la dedans, fait que au moment où on est emporté par cette réaction, qui est toujours rattaché à l’image et à toute l’histoire qui est derrière, on est en cours d’emportement, on a déjà été pris par la réaction et puis, y’a la conscience qui vient là. Qui dit : « mais je me suis laissé emporter, je suis complètement submergé, je suis en complète réaction , je suis complètement déterminé par ma réaction émotionnelle ».
Le seul usage que l’on va faire de ce dont nous sommes très fier, la raison, nous sommes l’homme pensant, l’homme raisonnable, c’est de justifier avec des arguments très raisonnables le bien fondé de s’être laissé emporter. Et on va trouver tous les alibis, toutes les excuses…
Là, la conscience nous oblige à voir simplement, à constater, qu’on s’est laissé emporter. déjà ça c’est extraordinaire. Le fait, et surtout qu’être emporté ne signifie plus être coupable. On a simplement un travail où on amène de la conscience en situation où on s’est laissé emporté par une réaction. Et notre comportement a été complètement déterminé par ça.
Avec le temps, ça fait parti de notre quotidien, je dis bien en situation, d’amener de la conscience après. ça veut dire que en dehors de ces situations là, on a aussi consacré du temps à fréquenter l’enseignement, à se fréquenter soi, dans l’intimité de ces mécanisme, à explorer ses mécanismes, tous ceux qui constituent l’univers de l’image. La revendication au bonheur, les croyances, tous ça… On a exploré tous cela sans condamner.
Lorsqu’on a la pratique de cette conscience après, une fois que l’on s’est laissé emporter par l’émotion et que l’on ne condamne pas, des fois ça fait tomber comme le soufflet qui s’affaisse. Mais quelques fois tout tremble encore… mais on l’a vu ! On l’a vue mais on l’a pas condamné. Et puis avec le temps et ce travail, au moment où on est en pleine réaction on le voit. On est conscient que l’on est entrain de… Tu sais c’est comme des tas de petits points qui se connectent à l’intérieur de nous et qui nous font sentir toc toc toc toc toc toute cette trame réactionnelle qui pof qui s’allume à l’intérieur et on voit tout ça à l’œuvre en situation.
Et là on est submergé et pas submergé en même temps parce que les deux sont présents. L’émotion et le fait d’être déterminé par cette réaction et la présence de la conscience qui juge pas mais qui voit ça, qui voit ça sur le vif. Et là ça ne déracinera pas ce qui est à l’origine de cette réaction, mais très souvent flop ça désamorce le processus. Et éventuellement si on a la possibilité à ce moment là, c’est de laisser se révéler les mécanismes qui a derrière. Alors ce qui est extraordinaire c’est qu’on va, avec la récurrences de ces expériences, on va voir comme c’est souvent la même configuration extérieure, avec des personnages différents, avec des décors différents, mais c’est la même trame qui se met en place et qui vient nous titiller et nous sortir de notre histoire. Il y a une constante répétition en nous qui fait que l’on va répéter constamment les mêmes situations, les mêmes rencontres, les mêmes problématiques existentielles, dans le travail, dans le rapport avec les supérieurs, le rapport avec la famille, les projets que l’on fait et que l’on ne poursuit pas. On a tous structures qui nous sont propres dans notre problématique et que l’on répète continuellement.
Quand on a cette pratique de la dénonciation du faux, d’amener de la conscience en situation, et que l’on nourri, par ailleurs, dans un travail où on se consacre, hors situation, je dirai, à cette considération, à cette exploration en soi, on va constater tout cela ! C’est les mêmes situations que l’on répète, les mêmes cas de figures. On va arriver à un point où c’est tellement devenu une deuxième nature, que c’est comme un jeu, c’est un jeu… je ne dirai pas le chasseur et sa proie, mais c’est presque ça, c’est un jeu où l’on s’attend au virage. Et là on est tellement dans la conscience et la vigilance, au moment où ça va se manifester, on l’a vu !
Et je vous ai raconté cette histoire ? L’histoire du maître d’arme……Lire l’histoire
(ou écouter l’article narré par Yvan Amar…)
Le Maître d’arme Yvan Amar mars 91 Courmettes
Bonne écoute à tous
Hervé